Par Etienne Mulindwa
Des parents qui font étudier leurs enfants dans les écoles secondaires publiques et conventionnées de la province du Sud-Kivu dénoncent le non-respect de l’arrêté du Gouverneur de province fixant les frais de scolarité pour l’année scolaire 2021-2022.
Plusieurs alertes parvenues à la Rédaction de Radio Maendeleo attestent que certains chefs d’établissements foulent au pieds cet arrêté en fixant les frais au-delà du montant maximum soit 75 dollars américains par trimestre et par élève.
Alors que l’arrêté du Gouverneur instruit les chefs d’établissements d’organiser des Assemblées Générales des parents pour qu’ensemble ils s’entendent sur le minimum à payer sans aller au-delà du plafond de 75 dollars et en deca du seuil soit 6000FC, les chefs d’établissements organisent des réunions sous formes d’informations.
Plusieurs parents qui ont contacté Radio Maendeleo indiquent qu’une fois dans ces assemblées générales, les responsables d’écoles ne font que les tenir au courant des décisions qui ont été prises par le conseil de gestion de l’école et au sujet desquelles aucun débat ne peut être engagé.
Dans d’autres écoles, des assemblées générales ne sont même pas organisées. Les parents sont informés à travers les cahiers de communication et obligés de payer malgré eux.
Ceux des parents courageux qui tentent de lever la voix reçoivent des réponses du genre je cite « Vous n’avez qu’à aller faire étudier vos enfants dans ces écoles gérées par le Gouverneur » ou alors, « Ouvrez votre propre école et amenez-y vos enfants », fin de citation.
Dans certaines écoles, l’exigence des frais illégaux et ceux exigés en violation de l’arrêté du Gouverneur crée déjà des frustrations dans le chef des parents et des élèves. Dans la commune de Bagira par exemple, les élèves d’une école conventionnée catholique ont jeté plus de 2000 tracts exigeant le départ de leur préfet d’études.
D’autres parents ayant contacté Radio Maendeleo fustigent le comportement des comités des parents qui, au lieu de défendre les intérêts de leurs pairs, se contentent de soutenir les positions des gestionnaires d’écoles ; une attitude qui traduit leur complicité dans la souffrance des enfants.
Entre temps, certains enfants seraient en train d’abandonner les études dans les territoires et villes du Sud-Kivu suite à l’impossibilité pour leurs parents de payer les frais scolaires surtout que, dans certaines écoles secondaires, les frais à payer vont au-delà de ceux exigés dans certaines institutions supérieures et universitaires.
Des analystes estiment que le Gouverneur de province et ses services techniques comme le ministère de l’EPST, les différentes inspections et les directions provinciales de l’EPST devraient travailler de manière à remettre de l’ordre dans ce secteur sous peine de tomber sous le coup de complicité dans le malheur des parents et élèves.