Les pêcheurs œuvrant sur le Lac-Kivu principalement à Kabare et Kalehe continuent d’être victimes des tracasseries de la part de différents services étatiques notamment les éléments de la force navale et ceux des services de l’environnement en complicité avec certains responsables de leurs associations.
Malgré les instructions du vice-gouverneur de province à la réunion du 12 novembre dernier et la lettre du ministre provincial de pêche et élevage interdisant ces agissements, ces éléments et autres agents ont multiplié les activités de traque contre les pêcheurs, peut-on lire dans une lettre de dénonciation rendue publique.
Les signataires notent qu’une taxe de 15.000fc a même été instaurée sur chaque filet maillant par semaine depuis près de deux mois en violation de l’ordonnance-loi fixant la nomenclature des impôts, droits, taxes et redevance de la province et des ETDs.
Sur environs 500 pêcheurs, plus de 150 sont déjà victimes ce qui porte à 18.000.000 de Fc déjà rançonnés par ces services et cela sans quittance ou preuve de paiement.
Dans le même sens, certains agents affectés au contrôle des activités de pêche auraient dévié leur mission. A en croire Me Daniel Lwaboshi, ressortissant de Kabare qui a également reçu l’alerte, ces agents commencent à saisir des filets pour exiger aux propriétaires des sommes exorbitantes aux propriétaires pour les récupérer.
Me Daniel Lwaboshi rappelle que la pêche est une activité principale pour plusieurs habitants de Kabare, Kalehe et Idjwi. Pour lui, il n’est pas indiqué de faire souffrir les gagnepetits qui n’ont que la pêche pour survivre.
Maître Daniel Lwaboshi regrette de voir que ces agents se font même accompagner par des militaires prêts à tirer sur les pêcheurs qui ne veulent pas payer les frais exigés et lorsqu’un filet est saisi, même sans motifs, le propriétaire est obligé de débourser une somme de 50.000fc pour le récupérer.
Pour sa part, la coopérative des pêcheurs de Kalehe regrette de voir que c’est presque chaque mois que des alertes sont faites au sujet des comportements de certains agents des services étatiques sur le Lac-Kivu mais rien n’est fait sur terrain.
Ils préviennent que si aucune action concrète n’est posée, notre source menace d’organiser des actions citoyennes allant jusqu’à la désobéissance fiscale afin de contraindre l’autorité.