Depuis près d’un mois, plusieurs cas de spoliation des maisons de l’État sont signalés à Bukavu. Certaines maisons, autrefois appartenant au domaine public, sont démolies et les parcelles morcelées pour être revendues à de nouveaux acquéreurs.
Au-delà des biens publics, des constructions et transformations illégales ont aussi été observées sur des parcelles privées, encore en litige judiciaire. Certaines parties en conflit, profitant de la situation actuelle, tentent de prendre possession des terres querellées en abusant de leur influence.
Malgré une interdiction du gouverneur (sous l’AFC/M23) qui proscrit toute nouvelle construction, des chantiers surgissent un peu partout dans la ville, augmentant les tensions foncières.
Des acteurs sociaux dénoncent cette situation et appellent les autorités provinciales à garantir la protection du patrimoine public, inaliénable par nature. Ils exhortent aussi les habitants à ne pas exploiter cette période pour envenimer les conflits fonciers, au risque de provoquer des violences.
Des espaces publics également concernés
Des zones sensibles, comme les 10 mètres de rive du lac Kivu, les rivières, les servitudes et les places publiques, sont également touchées par cette vague de spoliation.
Certains habitants de la ville, selon des sources contactées par Radio Maendeleo, cherchent à contourner les règles élémentaires en matière de construction.
Création d’une commission pour enquêter sur les spoliations
Face à cette situation, le gouverneur du Sud-Kivu, Emmanuel Birato, a mis en place une commission ad hoc pour enquêter sur les spoliations du patrimoine immobilier de l’État. Cette commission aura pour mission d’inventorier les biens de l’État, vérifier la régularité des contrats public-privé concernant les immeubles et identifier les chantiers en violation des règles.
Elle convoquera toutes les personnes impliquées dans la construction anarchique ou la spoliation des biens publics. Les responsables encourent des amendes, comme le stipule l’arrêté signé le 9 avril par le gouverneur.
Par Expedit Kyalu