Par Etienne Mulindwa
A une semaine de la rentrée parlementaire dans les assemblées provinciales sur l’ensemble de la République le 30 septembre prochain, des attentes semblent nombreuses dans la province du Sud-Kivu au regard des enjeux et les grandes urgences pour voir les nouvelles institutions redonner espoir à la population.
Bien qu’étant essentiellement budgétaire, cette session de septembre 2024 devra être un moment des grands choix notamment entre le maintien de la province dans une situation de précarité suite à l’insatisfaction de certains acteurs politiques ou alors la placer sur l’orbite du développement.
En effet, après la proclamation des résultats des élections législatives provinciales, les députés provinciaux du Sud-Kivu comme ceux d’autres provinces ont concentré d’abord leurs énergies à la mise en place de de leur institution, le vote des sénateurs et celui du Gouverneur et son vice-gouverneur puis l’investiture du gouvernement.
Cette étape terminée, place à quelques initiatives parlementaires avant les vacances qui prennent fin ce lundi 30 septembre. Cette date marque le début d’une nouvelle session, la deuxième de cette législature qui est essentiellement budgétaire.
Cette session arrive pendant que les tensions ne semblent pas finir entre les ténors des partis politiques de l’Union Sacrée de la Nation, mécontents de la répartition des postes et estimant avoir été mis à la touche après la sortie des membres du cabinet du Gouverneur et animateurs de différents services en province.
Même des députés réunis au sein de différents groupes n’ont pas manqué d’exprimer publiquement leur désaccord, une situation qui fait penser à un divorce en gestation ou alors à des velléités pouvant conduire à une nouvelle ère d’instabilité en province.
Il faut pourtant noter qu’au courant de deux dernières années de la législature passée, le gouvernement en place a exécuté des budgets qui n’ont jamais été l’émanation de l’autorité budgétaire qui est l’assemblée provinciale.
En effet, la crise de confiance entre les deux institutions n’a jamais permis une collaboration. Pour plusieurs observateurs, cela a fait que les projets prioritaires de la population ne soient pas suffisamment pris en compte.
En témoigne l’absence criante des projets de développement ou alors la réalisation presque à moitié de certains qui avaient été annoncés.
Bien plus, les différents ministres et même les responsables des services spécialisés ont travaillé sans aucun suivi des députés provinciaux qui se sont vus même affaiblis par l’inobservance de leurs initiatives de contrôle par ces derniers et même des ministres et chefs des services qui ne répondaient aux invitations des élus qui d’ailleurs sont restés divisés sur les intérêts pour ou contre le gouvernement.
Pour cette nouvelle législature, plusieurs observateurs estiment qu’en plus du besoin d’un contrôle rigoureux pouvant permettre une gestion orthodoxe de la chose publique, les députés devraient travailler pour restaurer l’honneur de l’organe délibérant mais aussi doter la province d’un budget conséquent et réalisable.
Dans le contexte où les incendies ont réduit à néant les économies de plusieurs ménages, celui de l’enclavement de plusieurs territoires suite au délabrement avancé des routes, la déconstruction du système éducatif, la destruction de l’environnement, la persistance des constructions anarchiques, la spoliation du patrimoine de l’Etat et dans la volonté de l’autorité provinciale à apporter des réformes nécessaires dans le secteur des finances, les élus provinciaux devraient faire preuve de maturité politique et scientifique afin d’innover et doter la province d’une architecture légale plutôt à la hauteur que de rester dans des combats de positionnement, estiment plus d’un analyste.