Par Etienne Mulindwa
Plus de quinze mille creuseurs artisanaux autrefois employés dans les sites miniers de Luhihi en territoire de Kabare errent actuellement dans les villages qui constituent cette entité plus d’un mois depuis la suspension des activités minières par le Gouverneur de province.
Selon plusieurs messages d’alerte parvenus à la rédaction de Radio Maendeleo, il s’agit des creuseurs qui vivaient jadis des soldes payés par jour ou par mois par les propriétaires des puits d’extraction des minerais à Luhihi.
Des sources sur place précise qu’actuellement, ces creuseurs artisanaux passent des journées entières dans les rues de Luhihi certains sans habitations alors que d’autres manquent même de quoi survivre.
Les mêmes sources précisent que ces creuseurs constituent un danger pour la communauté car nombreux d’entre eux s’adonnent au vol des bétails appartenant aux populations locales et d’autres détruisent leurs champs.
L’un des habitants de Luhihi Birindwa Kata pense que le gouvernement devrait revoir sa position et demande aux propriétaires des puits de bien encadrer leurs employés en cette période ou les activités minières sont suspendues à Luhihi.
« nous sommes en train de voir des creuseurs ici mais ils n’ont rien pour vivre ni pour manger. Ils passent des journées sans rien faire et c’est un danger pour nous. Notre demande est que les activités reprennent le plus vite possible afin que ces gens travaillent. Parce que s’ils restent sans rien faire, nous risquons de faire face à l’insécurité. D’ailleurs, nous sommes déjà en difficulté nous comme habitants car ils commencent à venir mendier alors que nous-mêmes n’avons rien. Ils sont devenus très gênants. Ils commencent à voler nos biens. D’ailleurs ils venaient de voler des chèvres à Izimero et au centre de Luhihi », se plaint cet autochtone.
Propos renchéris par certains PDG représentants des propriétaires des puits. Originaire de Kamanyola, Batchoke Jacques précise de voir qu’ils avaient déjà investi beaucoup de moyens dans l’encadrement de ces creuseurs mais regrette de voir que les activités ont été suspendues avant même qu’ils aient récupéré l’argent investi.
« je suis venu ici pour exercer dans un puits que je gère. Je n’avais pas encore produit car je n’étais qu’au début. J’ai été étonné de voir tout a été suspendu sans aucun préavis. Et puis ils ont suspendu pour tout le monde et pour des raisons jusque-là non élucidées. Nous ne savons comment nous comporter. Même avoir 100fc, c’est devenu un casse-tête. Mes travailleurs sont également placés dans les mêmes conditions. D’ailleurs nombreux ont déjà fui pourtant je leur avais déjà remis l’argent. Nous placer dans une telle situation, c’est nous exposer au banditisme. Actuellement, ce sont des vols de chèvres qui sont signalés un peu partout. En tout cas, la vie est difficile ici. Nous ne savons pas si l’Etat veut la paix ou alors la morts des citoyens. Moi je viens de Kamanyola. Il y a d’autres ici qui sont venus de très loin juste pour travailler. Nous avons pris des crédits dans des coopératives et dans des Banques. Avec une telle situation, nous ne savons pas comment nous en sortir », explique Batchoke Jacques.
Pour rappel, c’est depuis le 1er Mars que le Gouverneur de province a, à travers un arrêté, suspendu les activités minières à Luhihi. Il a alors justifié cette décision par plusieurs raisons notamment les désordres y observés dans l’exploitation des minerais.