La population de Katogota dans le groupement d’Itara/Luvungi en territoire d’Uvira a commémoré, mardi 14 Mai 2019, le 19ème anniversaire du massacre de plus de 380 personnes innocemment tuées le 14 mai 2000.
Les cérémonies ont été précédées par une prière à la rivière Ruzizi où avaient été jetés certains corps des victimes avant d’inaugurer le monument en mémoire des victimes puis une messe de requiem dite à l’Eglise catholique de la place.
Dans son homélie, le Curé de la Paroisse Sainte Famille de Luvungi le Père Musafiri Joseph a appelé les habitants de Katogota au pardon et à l’amour pour une paix durable.
« … nous avons besoin de la paix et la justice. Tenant compte de la manière dont nous vivons, il arrive que nous développions la crainte entre nous parce que nous n’avons pas la paix. Pourtant dans le Christ il y a de la compréhension. Il n’y a ni la haine, ni les conflits et moins encore la guerre. Au contraire il y a la justice et le pardon mutuel. Et parfois, certains d’entre nous s’associent aux malfaiteurs pourtant la paix est une affaire de tous et nous devons y travailler tous », prêche le prélat catholique.
De son côté, le chef de village de Katogota Eric Muvomo plaide pour l’indemnisation des victimes et la reconnaissance/inscription de ce massacre parmi ceux-là qui ont endeuillé des milliers de familles en République Démocratique du Congo.
« il faut que la justice soit faite. C’est-à-dire qu’on doit sanctionner les coupables et les familles des victimes doivent être indemnisées. On ne peut laisser ce crime impuni car plusieurs personnes ont été lâchement assassinées. Il faut donc que les auteurs paient. Nous voulons que ce jour soit déclaré chômé et payé », plaide-t-il.
Plusieurs habitants de Katogota et ses environs ont pris part à ces cérémonies notamment les responsables des confessions religieuses, toutes tendances confondues.
Signalons que le massacre de Katogota est attribué aux éléments de la rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie RCD. Tout était parti de l’assassinat d’un officier militaire de ce mouvement à presque deux kilomètres du village de Katogota alors que ce dernier revenait du village voisin de Lubarika.