La République Démocratique du Congo s’apprête à célébrer, ce lundi 30 juin 2025, le 65ᵉ anniversaire depuis son accession à l’indépendance. Un événement historique qui a marqué la fin de 80 ans de colonisation belge et ouvert une nouvelle ère de souveraineté pour le peuple congolais.
Ce jour-là, le Premier ministre Patrice Emery Lumumba et le Président Joseph KASA-VUBU proclamaient l’indépendance du Congo devant le Roi Baudouin de Belgique et la communauté internationale.
Mais que reste-t-il aujourd’hui de cet idéal d’indépendance ? Pour Jean Marie Vianney KAZUNGUZIBWA, historien et enseignant d’université, le constat est amer. Selon lui, les Congolais n’ont pas véritablement pris conscience de la portée de cette indépendance.
Depuis plus de 30 ans, souligne-t-il, les manifestations du 30 juin se résument à des cérémonies symboliques, souvent réduites à de simples méditations. Les écoles et les universités n’en font pas un moment d’éducation civique ou historique, et les jeunes générations grandissent sans héritage concret lié à cette page importante de l’histoire nationale.
En cette année 2025, alors que la situation sécuritaire reste préoccupante dans plusieurs régions dans l’Est du pays, notamment au Nord-Kivu, en ITURI et au Sud-Kivu, les célébrations seront encore marquées par la sobriété.
Jean Marie Vianney KAZUNGUZIBWA invite les Congolais à redonner un sens à cette fête nationale.
Selon lui, il est temps de s’identifier collectivement à travers le 30 juin, en reconnaissant la grandeur de la nation congolaise et en transmettant les valeurs d’unité, de responsabilité et de patriotisme.
Il ajoute que l’indépendance elle-même n’est pas à refaire.
Ce qui reste à parfaire, dit-il, c’est la gestion quotidienne du pays par ses dirigeants et ses citoyens, en bannissant les antivaleurs comme la corruption, le tribalisme et la mauvaise gouvernance.
Par Omeur Mudekereza