Plus de six cents ex rebelles qui se sont rendus aux Forces Armées de la République FARDC depuis le 5 Mars 2019 ont été présentés à la presse jeudi 9 mai 2019 au camp militaire de Nyamunyunyi situé à Bugorhe dans le territoire de Kabare.
C’était au cours d’une mini parade organisée par la 33ème Région Militaire à travers son porte-parole le Major Louis-Claude Tshimwang en présence du commandant du camp de Nyamunyunyi et certains habitants de Kashusha.
Ils sont au total 606 éléments cantonnés au camp militaire de Nyamunyunyi et qui jadis faisaient la loi dans les hauts plateaux de Kalehe notamment Numbi et Ziralo sous le leadership du Général Major auto proclamé Ngubito.
Ce dernier affirme avoir accepté de se rendre car le pouvoir auquel il s’opposait n’est plus mais aussi après avoir suivi l’appel lancé à tous les groupes du Président de la République Félix Tshisekedi afin de déposer les armes.
« … lorsque nous avons appris qu’il y avait déjà un changement au pouvoir et reçu l’appel du Président de la République, nous avons décidé de quitter la brousse pour servir le Pays comme tous les autres congolais. C’est vrai que je n’en ai pas le pouvoir mais j’appellerais tous les autres groupes armés encore dans la forêt de se joindre à l’armée et travailler pour le bien du Pays. Moi j’ai quitté avec tous mes gens et toutes les armes dont je disposais », explique ce chef rebelle.
Toutefois, l’encadrement qui leur est réservé semble encore moins satisfaisant. En effet, ils passent la nuit à même le sol depuis deux mois, les soins de santé sont presque inexistants et ils mangent une seule fois la journée.
« nous ne sommes pas bien traités et c’est décourageant. Imaginez-vous que si nous avons la chance de manger aujourd’hui à 14, c’est que c’est encore demain à 14h que nous allons manger. Et quelle nourriture ? De même, nous dormons dans de très mauvaises conditions. 80% de mes hommes sont déjà malades. Et depuis que nous sommes ici, nous n’avons jamais reçu l’assistance du gouvernement encore moins la visite du commandant région. Plusieurs autres groupes armés peuvent préférer se rendre mais lorsque les conditions ne sont pas bonnes, cela est impossible », se plaint Ngubito.
En réaction le porte-parole de la 33ème Région Militaire le Major Louis-Claude Tshimwang affirme qu’à Nyamunyunyi ils sont encadrés en attendant la poursuite du processus de leur intégration les uns dans l’armée, les autres dans la police et les autres encore dans les rangs des gardes parcs ou alors dans la vie civile.
Il appelle ces éléments au calme et précise que des solutions seront trouvées progressivement à tous les problèmes qu’ils traversent.
« nous faisons face à des problèmes. Cette situation est générale au sein de l’armée et particulièrement dans ce Camp. Donc ce n’est pas particulier pour nos compatriotes ici. Pour les médicaments tout comme pour la nourriture, le stock peut s’épuiser à tout moment. Maintenant nous sommes dans cette situation. Mais nous allons fournir des efforts pour que tout aille bien dans un plus bref délai », rassure Louis Claude Tshimwang.
Pour sa part, le commandant en charge des relations entre civils et militaires au sein des opérations Sukola 2 Nord Sud-Kivu le Lieutenant-Colonel Tabu Yalikunde Frappe précise que pour éviter tout débordement, ces éléments ont été scindés petits groupes encadrés par leurs pairs.
Mais des sources au sein de la population locale, nous apprenons que lorsque ces éléments sont affamés, ils coupent des arbres et saccagent les plantes des paisibles citoyens pour les vendre après et se trouver des quoi manger, une situation qui est source d’insécurité dans cette partie de la province du Sud-Kivu.