Le député national Hakizuwera Tite alerte sur la situation socio sanitaire que traversent plusieurs villages des hauts plateaux de Kalehe notamment Ziralo, Numbi, Shanje, Lumbishi et Tushunguti ainsi certaines autres localités situé à Kalehe littoral.
De retour d’une tournée dans le cadre de ses vacances parlementaire, ce député élu de Kalehe dit avoir constaté que plusieurs structures sanitaires font face à un manque criant des intrants et ne sont pas approvisionnées en eau, ce qui est à la base des maladies et la hausse de la mortalité.
Dans un entretien avec Radio Maendeleo, Hakizuwera Tite parle des cas de la dysenterie qui se sont déclarés et ceux de choléra qui s’annoncent dans les zones de santé de Numbi et Sanje et dont les enfants sont les premières victimes.
« j’ai effectué une tournée dans beaucoup de localités des hauts plateaux et la situation n’est pas bonne. Je viens de quitter Numbi et Shanje. Là c’est le choléra qui s’annonce. Il y a même la dysenterie. Les gens meurent parce qu’il n’y pas de l’eau potable. Surtout dans le centre de Shanje et même à Tshambombo, il y a aussi un problème d’eau. Les gens consomment parfois des eaux stagnantes. Les structures médicales elles-mêmes qui sont sur place n’ont pas d’eau et ne sont même pas équipés. C’est un danger permanent. Vous vous rappelez qu’au mois de septembre 2019, il y a eu une épidémie de rougeaole qui a causé la mort de beaucoup d’enfants mais l’aide n’est venue que plusieurs mois plus tard. Nous pensons que l’Etat doit intervenir. Il y a bien de problèmes qui peuvent être résolus par la province et d’autres par le pouvoir central. Il faut venir en aide à ces habitants car ils sont aussi des congolais »¸plaide Hakizuwera Tite.
Contacté, l’administrateur assistant du territoire de Kalehe en charge des finances Pascal Cimana confirme certains cas de choléra et de certaines autres maladies d’origine hydrique au centre de Shanje et les villages avoisinants.
Il indique que l’ONG Médecins Sans Frontières est intervenue mais les habitants craignent une résurgence d’autres cas. Pascal Cimana plaide pour que les entités concernées soient desservies en eau potable le plus tôt possible pour éviter le pire.
Le délabrement avancé des routes complique même la situation
Il précise que la situation devient de plus en plus grave car les zones les plus affectées sont inaccessibles au regard des routes qui sont dans un délabrement très avancé notamment à partir de Kalungu jusque dans les localités des hauts plateaux.
« la situation est déplorable. En effet tout est au noir et vous savez qu’on ne peut pas perler développement sans routes. Pour quitter Kalungu jusqu’à Numbi c’est un calvaire. Si vous avancez vers Tushunguti, là n’en parlons pas. Il faut des heures pour y arriver même à bord d’une moto… après un grand plaidoyer heureusement, nous avons réussi à inscrire la réouverture de la route allant de Kalungu-Numbi-Lumbishi jusqu’à Mubugu au budget 2020. Il faudra maintenant qu’on puisse se réunir avec tous les élus nationaux de Kalehe (4 au total) en concertation avec le caucus des élus du Sud-Kivu pour obtenir la matérialisation de ce projet parce qu’en ouvrant cette route, là on peut parler de développement », explique-t-il.
L’élu de Kalehe alerte également sur le fait que suite aux opérations militaires qui ont eu lieu contre les groupes armés étrangers dans ces entités, les hôpitaux de la place ont reçu plusieurs blessés et, pour l’instant, certains sont débordés.
Le député national Hakizuwera Tite pense que si les autorités et les partenaires s’impliquent à différents niveaux, les interventions au profit de la population peuvent être bien orientées afin de trouver des solutions appropriées.
Etienne Mulindwa