Plusieurs violations des droits humains et des violations de la loi en matière de la procédure judiciaires sont commises par les officiers de police judiciaire basés dans différents territoires de la province du Sud-Kivu. Ces violations sont dues, certaines à l’absence des prisons et maisons de détention d’autres à l’éloignement géographique entre les maisons de détention et les instances judiciaires de la place.
Chacun des huit territoires de la province du Sud-Kivu est doté chacun d’une prison dans laquelle sont détenues toutes les personnes condamnées à l’issue d’un procès ou alors celles qui sont en attente d’une décision judiciaire.
Ces prisons sont chacune rattachées à un Tribunal de Grande Instance ou alors à un Tribunal de Paix installés dans le ressort de chaque territoire.
Il faut pourtant noter que la plupart de ces prisons sont installées dans les centres des territoires.Cette situation fait que les habitants et les OPJ des autres parties de ces territoires soient désintéressés par le respect des droits humains.
Cette situation se fait sentir particulièrement dans les territoires réputés vastes de la province. C’est le cas du territoire de Shabunda, le deuxième de la RDC après celui de Bafwasende en province Orientale. Me Joseph MPESENI, président de la société civile à Shabunda fait savoir que ce vaste territoire compte une seule prison et cette dernière se trouve à Shabunda centre.
En territoire de Fizi, la situation est presque la même. Me Alphonse KATARAZA est défenseur des droits humains dans ce territoire. Il affirme qu’auparavant tout le territoire ne pouvait se référer qu’au Tribunal de Grande Instance d’Uvira.
Actuellement, un tribunal de paix a été installé mais des problèmes persistent pour les habitants de certains coins éloignés.
Il faut noter par ailleurs que seuls l’absence et l’éloignement géographique ne peuvent justifier ces violations surtout que le respect des droits humains est une obligation.
Plusieurs analystes pensent que les officiers de police judiciaires et d’autres agents des parquets le font à dessein et n’ont aucune volonté de respecter la loi car des solutions sont possibles regrette Me Charles MUGARUKA.
Pour le territoire de Fizi, Me Alphonse KATARAZA pense qu’il faut doter aux services habilités des moyens nécessaires pour faire leur travail.
D’autres acteurs proposent d’organiser des visites surprises dans les prisons et maisons d’arrêts pour vérifier la régularité de la détention.
Tous les acteurs qui travaillent dans la défense des droits humains sont unanimes ; il faut repenser la réforme du secteur de la justice afin de donner plus de confiance aux justiciables et s’assurer du respect des droits humains par toutes les parties qui interviennent dans ce secteur.