La société civile du Sud-Kivu à travers son groupe de travail thématique mines demande au gouverneur de province de lever la mesure portant suspension des activités minières dans le site minier de Luhihi en territoire de Kabare afin de prévenir des risques d’explosion sociale.
Malgré cette suspension, l’exploitation continue illicitement dans ces sites par certaines personnes puissantes au détriment des faibles, d’où l’importance de la levée de cette suspension. Le groupe de travail thématique mines de la société civile a fait ce constat après une mission effectuée récemment à Luhihi.
A part cet aspect, les missionnaires évoquent la présence des militaires et policiers dans ces sites conduisant au menace de la sécurité dans ce milieu. Lire aussi Sud-Kivu: la fermeture du site minier de Luhihi profite aux éternels fraudeurs des minerais
Serge Namira, coordonnateur du CENADEP et team leader du groupe de travail thématique mine évoque également le dysfonctionnement du système de traçabilité, la confusion de rôle entre acteurs et la multiplicité des services qui perçoivent des taxes.
« la fermeture des sites de Luhihi n’a pas résolu le vrai problème. C’est pourquoi nous demandons au gouverneur de province de lever cette mesure bien sûr sur base de quelques recommandations. C’est ainsi que nous demanderions au Commandant de la 33ème RM et au Commissaire provincial de la police de retirer tous leurs sujets qui sont là sur les sites parce qu’ils ne sont éligibles dans la chaine d’approvisionnement, à l’auditorat militaire de commencer à traquer ces gens et au besoin les déférer devant la justice pour qu’ils répondent de leurs actes, nous demandons la formation des mineurs artisanaux qui sont là, aussi à chaque coopérative d’identifier ces gens et d’assainir la chaine à tel enseigne que seules les personnes qui sont autorisées à exercer, qu’elles puissent exercer dans les sites miniers de Luhihi comme d’ailleurs », explique Serge Namira.
Présent à l’activité, le conseiller du gouverneur de province en matière des mines Safanto Bulongo promet d’étudier ces recommandations en urgence avec l’autorité provinciale afin que le problème soit décanté.
« Nous avons reçu le rapport de la société civile sur Luhihi et nous allons le canaliser à qui de droit. Bien entendu l’autorité provinciale est là pour écouter les uns et les autres. La Société civile est reconnue comme étant une partie prenante dans le secteur minier, et donc quand une des parties soulève des préoccupations, l’autorité doit devoir les analyser et tirer des conséquences », promet-t-il.
Ayant également pris part à cette activité, le responsable de la police des mines et hydrocarbures le Colonel Moise Yogo indique qu’il va s’impliquer pour ce qui est de sa responsabilité et demande aux autres parties prenantes de s’y mettre pour que Luhihi soit un site pilote.
L’activité s’est tenue ce mardi 23 mars au restaurant Delicia en commune d’Ibanda et a connu la participation de plusieurs acteurs œuvrant dans le secteur minier au Sud-Kivu.
Par Raissa Kasongo