Le 17 mai marque en RDC une date historique qui commémore à la fois la prise du pouvoir par l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo et la chute du Maréchal Mobutu après 32 ans de règne sous un régime dictatorial.
Partie d’Uvira au Sud Kivu en Octobre 1996 la guerre dite de libération a connu son apothéose le 17 mai 1997 avec la prise de Kinshasa par les combattants de l’Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération AFDL dirigée par Laurent Désiré Kabila.
Selon le chercheur en histoire Benjamin Babunga, le signal fort au mois de mai est lancé avec la rencontre historique entre Mobutu et Laurent Désiré Kabila alors président de l’AFDL.
Cette rencontre se tient sur l’Outeniqua qui est un navire de guerre sud-africain ancré au large de Pointe Noire au Congo Brazzaville sous la médiation du président Nelson Mandela et des Américains. Mobutu est apparu affaibli car il était convalescent à la suite d’une opération de la prostate.
Les deux camps n’avaient pas la même vue de la situation. Le maréchal Mobutu négociait le cessez le feu alors que Kabila envisageait par cette négociation la démission du président Mobutu. Laurent Désiré Kabila avait alors soumis à Mobutu un document à signer par les parties au terme duquel Mobutu abandonnerait le pouvoir à l’AFDL ajoute le chercheur Benjemin Babunga.
En retour, il serait garanti à Mobutu sa sécurité et celle des siens, qu’’il bénéficierait d’une retraite dorée, d’une garde personnelle et d’un secrétariat privé.
Néanmoins, au retour de Mobutu dans la salle, ce dernier a refusé l’offre à la grande déception de Nelson Mandela.
L’échec desdites négociations démontra à la face du monde que l’AFDL qui gagnait des victoires dans la partie Est allait marcher tout droit vers Kinshasa.
4 jours après, un sommet de 6 chefs d’Etat de la région est convoqué du 8 au 10 mai 1997 et connait la participation de Mobutu, Ange Felix Patassé de la Centrafrique, Pascal Lissouba du Congo, Omar Bongo du Gabon et Obiang Ngema de la Guinée Equatoriale.
Trois conclusions en résultent. C’est notamment le retrait pour des raisons de santé du président Mobutu dont la sécurité de sa famille et son patrimoine serait garantie, la désignation de Monseigneur Monsengwo Pasinya pour diriger la transition et la formation d’un gouvernement d’union nationale ouvert à l’AFDL.
Mobutu accepte la proposition mais deux protagonistes refusent. De Lubumbashi ou il progressait avec ses troupes, Kabila réfute la proposition et Etienne Tshisekedi qui par le biais du secrétaire général de l’UDPS à l’époque annonça une proposition de pacte avec Kabila.
Le 12 mai 1997, la cité de Kenge dans l’ex province du Bandundu, également dernier bastion de la Division Spéciale Présidentielle DSP, tomba entre les mains de l’AFDL.
Desormais, plus aucun obstacle ne se dressait devant les troupes de Kabila.
Le 15 mai 1997 selon toujours le chercheur Benjamin Babunga qui s’appuye sur article de Jeune Afrique, Mobutu tient plusieurs réunions au camp Tshatshi avec ses généraux.
Les uns lui proposent un exil à Gbdolite dans la Province de l’Equateur car incapable d’assurer sa protection à Kinshasa, d’autres, en majorité de son clan, considèrent qu’il y’a des traitres au sein de l’armée notamment le chef d’Etat major le général Donatien Mayele qu’on croit être de mèche avec Kabila.
Le vendredi 16 mai, à bord du Boeing 727, Mobutu et sa famille quittent Ndjili pour Gbadolite et le lendemain pour Lomé au Togo suite à l’allure des évènements.
Le même jour au soir du 16 mai, le chef d’Etat Major des FAZ Donatien Mayele est assassiné par un général de la Division Spéciale Présidentielle.
Enfin, le 17 mai 1997, considérant que la DSP et les Forces Armées Zaïroises FAZ étaient en débandade, l’AFDL avec en tête du peloton le général James Kabarebe pris le contrôle de Kinshasa sans bataille rude comme d’aucuns le pensaient.
De Lubumbashi ou il était en attente, Laurent Desira Kabila se proclama président du Pays pour marquer la fin de l’ère Mobutu.
Expédit KYALU