Les pêcheurs et les armateurs propriétaires des pirogues motorisées œuvrant sur le Lac-Kivu deviennent de plus en plus des vaches laitières pour les éléments de la force navale et de la police lacustre dans la province du Sud-Kivu.
Pour les pêcheurs, ce sont des files qui sont saisis illégalement et avec brutalité alors que pour les armateurs transportant des passagers, ce sont des sommes variant entre 30.000 et 100 mille francs qui sont exigés chaque matin en plein milieu du Lac.
L’alerte est contenue dans une correspondance adressée au Gouverneur de province par le député provincial Maisha Kanzenguhera Freddy.
Dans cette correspondance, le député Maisha Kanzenguhera Freddy note que chaque matin les éléments de force navale et de la police lacustre saisissent des filets sous prétexte d’utilisation des files prohibés et pour le seul territoire d’Idjwi, 130 filets sont concernés.
Parfois les filets sont retirés avec les frétins, explique notre source. Tout retrait des filets est conditionné par le paiement d’une somme variant entre 50.000 et 100.000fc et lorsque le propriétaire tarde à venir, il n’a aucune chance de trouver son filet.
Pour le secteur de transport, l’élu du territoire d’Idjwi précise que les éléments de la force navale et de la police lacustre érigent des barricades sur le Lac-Kivu à l’aide de leurs engins avec des risques élevé des noyades des passagers à bord des pirogues motorisées.
Les axes les plus concernés sont les territoires de Kalehe, Idjwi et Kabare. Les pêcheurs en provenance de Goma et Bukavu sont également concernés.
Maisha Kanzenguhera rappelle que ces différentes forces ont pour mission traditionnelle de protéger le territoire national maritime contre les dangers extérieurs et intérieurs mais aussi assurer la protection des citoyens et leurs biens et non s’arroger le droit de réglementer la pêche ou la circulation sur le Lac.
Il recommande ainsi qu’une instruction soit donnée afin que ces éléments n’interfèrent plus dans ces activités car les seuls services attitrés sont ministère de pêche et élèves avec ses services techniques (notamment la division de la pêche, la division de transport et les inspections respectives) et non le ministère de la défense ou de l’intérieur.
Ainsi, l’élu d’Idjwi recommande que la 33ème Région Militaire et le Commissariat de la Police Nationale Congo à instruire leurs éléments de ne plus jamais interférer dans les activités de pêche et de transport lacustre.
Aux partenaires provinciaux et nationaux oeuvrant dans le domaine de la protection de l’environnement et la lutte contre la famine d’avoir un regard tourné vers le Lac-Kivu et bien d’autres lacs car ils sont d’une importance vitale, conclut le député Maisha Kanzenguhera Freddy.
Rappelons que faisant suite à une note de plaidoyer sur le même sujet, le ministre provincial de pêche et élevage Robert Byachanda avait suspendu en Mars dernier, tout mouvement de patrouille sur le Lac en rapport avec la pêche en attendant les résultats d’une enquête qui était en cours.
Par Etienne Mulindwa