La prison centrale de Bukavu a déjà enregistré 7 décès en l’espace de 15 jours soit du 8 au 22 mars 2023. La plupart de ces décès auraient été enregistrés suite au manque de nourriture et une bonne prise en charge des détenus malades par manque des médicaments.
Des sources médicales au sein de cette maison carcérale rapportent que c’est depuis plus de deux mois que la prison n’a pas été ravitaillée en nourritures et la rupture des stocks en médicaments est observée depuis plus de 20 jours.
Pour avoir de quoi manger, les détenus sont obligés de n’attendre que les personnes et organisations de bonne volonté. Bien plus, seuls les détenus dont les familles vivent aux environs de la ville de Bukavu ont la chance de voir leurs membres de famille leur rendre visite.
Pour le coordonnateur du cadre de concertation provincial de la société civile Me Zozo Sakali, il est inadmissible de continuer à compter des morts dans cette maison carcérale suite à l’irresponsabilité de l’Etat congolais.
Ce défenseur des droits humains rappelle que bien qu’étant privé de liberté, les détenus ont des droits qui doivent être protégés par l’Etat congolais. Zozo Sakali plaide pour une intervention urgente du gouvernement.
En réaction, le directeur de la prison centrale de Bukavu Pelard Ilunga reconnait 4 décès en deux jours soit mardi 21 et mercredi 22 mars 2023. Pour lui, ces décès font suite aux cas de maladies et non la famine.
Pelard Ilunga plaide pour un approvisionnement régulier et à temps réel de la part du gouvernement et un accompagnement adéquat sur le plan sanitaire.
Contacté, le chef de division provinciale de la justice Faustin Katembo rassure qu’il est derrière le dossier de ravitaillement de la prison. Pour lui, plus besoin de s’alarmer car, explique-t-il, une solution sera trouvée le plus tôt possible.
Construites pour une capacité d’accueil de 500 détenus, la prison centrale de Bukavu compte actuellement 2052 détenus dont 54 femmes et 77 mineurs parmi lesquels 3 filles.