La décision du maire de Bukavu interdisant toute circulation des engins roulants entre 8h et 10h chaque samedi afin de permettre aux habitants de se concentrer aux travaux communautaires dits « Salongo » suscitent toujours des controverses quant à son contenu.
Si plusieurs acteurs saluent l’idée telle que conçue, ils critiquent néanmoins le fait que la décision est plutôt superficielle et ne tient pas compte de plusieurs particularités dans le fond.
Faisant référence au déroulement de la première journée de samedi 23 mars dernier, date à laquelle la décision a commencé à être appliqué, des analystes font remarquer que les habitants, au lieu de se concentrer aux travaux communautaires, sont plutôt restés chez eux en attendant l’heure du début de la circulation soit 10h.
En effet, des tas d’ordures sont restées visibles sur plusieurs avenues et devant des boutiques, magasins et maisons d’habitation au centre-ville comme dans d’autres communes et marchés de la ville de Bukavu.
Des policiers d’assainissement ont plutôt été visibles en train de faire la chasse aux conducteurs des véhicules, tricycles communément appelés Bajaj ou encore des motos qui circulaient en violation de cette décision au lieu de surveiller l’effectivité des travaux communautaires.
Pour plus d’un observateur, cette mesure ne constituera pas une solution au problème d’assainissement et d’insalubrité dans la ville de Bukavu. Ils proposent la révision de la mesure en l’adaptant à la réalité en face.
C’est par exemple instituer ces travaux communautaires obligatoires pour chaque citoyen sans interdire la circulation. Ceci suppose la mise en place d’une brigade d’assainissement dotés des pouvoirs particuliers de contrainte allant jusqu’à imposer des sanctions à ceux dont les ordures seront retrouvées devant leurs enclos ou dans les caniveaux.
Ces mêmes analystes rappellent que les heures de ces travaux communautaires peuvent varier selon les personnes car nombreuses peuvent y procéder avant 8h voir le soir de chaque vendredi.
Il en est de même pour plusieurs ménages qui peuvent utiliser une main d’œuvre pour cela d’où ce serait une injustice le fait de priver quelqu’un de ses activités pendant deux heures.
Et dans un des messages parvenus à Radio Maendeleo en termes de commentaire à cette décision, le signataire propose que le maire ne se limite pas à prendre des décisions au bureau mais de procéder par des consultations populaires pour étoffer la décision tant il vrai qu’en démocratie moderne, pareilles consultations restent un principe, conclut-il.
Par Etienne Mulindwa