Le procès en flagrance contre le policier soupçonné d’avoir tiré sur les manifestants lors de la marche du 31 juillet dernier organisée par la société civile du Sud-Kivu se poursuit ce lundi 7 aout pour la suite de l’instruction et éventuellement la clôture.La décision a été prise sur requête des parties au procès au cours de l’audience de samedi 5 août 2017.
Un des temps forts de l’audience de ce samedi a été de voir le maire de la ville Philémon YOGOLELO se présenter à la barre au titre de renseignant afin de répondre aux questions du tribunal.
Ce dernier a expliqué que la manifestation n’était pas autorisée et que les organisateurs en étaient informés mais ils ont décidé d’aller outre.
Philémon YOGOLELO a précisé avoir reçu cet ordre de la haute hiérarchie alors que le conseil provincial de sécurité tenu dimanche 30 juillet avait déjà autorisé la marche mais avec changement d’itinéraire.
Prenant la parole, le président du bureau de coordination de la société civile Me Patient BASHOMBE rejette toutes affirmations.
Il précise que son bureau n’a jamais reçu de notification en ce sens. Selon lui, la mairie a été informée de leur marche plus 4 jours avant et jusque tard dans la nuit du 30 juillet soit à la veille, ils avaient l’avis favorable de l’autorité urbaine.
Pour les avocats des parties civiles, dans les propos du maire, il y a des contradictions qui prouvent la violation de la Constitution et la loi sur les manifestations publiques. Ils estiment que les documents présentés à la barre par le maire auraient été fabriqués pour le besoin de la cause.
De même, Me Patient BASHOMBE affirme que les manifestants ont reçu non seulement des bombes à gaz lacrymogènes mais aussi des balles réelles.
Ces propos sont confirmés par plusieurs autres témoins et victimes qui ont défilé par devant la barre.
Certains d’entre eux ont même confirmé avoir vu et entendu les autorités urbaines de la police qui dirigeaient les opérations sur terrain en train de donner les ordres de tirer à bout portant sur les manifestants.
Selon les victimes, la plupart de balles ont été tirées entre le bureau de la DGI, la société civile, et le bureau de la CENI situé dans le bâtiment de la grand poste de Bukavu.
N’ayant pas épuisé leurs questions, les parties ont introduit une requête demandant encore une fois la présence du maire à l’audience de ce lundi.
Notez que c’est ce lundi que va comparaître aussi le commandant de la police district ville de Bukavu au titre de renseignant.