Plusieurs hôpitaux de la province du Sud-Kivu particulièrement ceux des territoires font face à un manque criant d’intrants médicaux pour la prise en charge des malades depuis plus d’un mois maintenant.
Cette situation a été accentuée avec l’avancée des troupes de l’AFC/M23 et la prise de différentes entités notamment la ville de Bukavu ainsi que les territoires de Kalehe, Kabare et Walungu.
Des alertes et indignations parvenues à Radio Maendeleo font état de la rupture des stocks des médicaments et le non approvisionnement des structures qui se faisait déjà dans le cadre du programme de la gratuité des soins initié par le gouvernement central avec l’appui de certains partenaires.
A Shabunda, Mwenga, Walungu, Kabare, Kalehe ou encore Idjwi, des malades se plaignent du fait que le personnel soignant se limite à faire des consultations avant de renvoyer les malades, même ceux concernés par la gratuité des soins, à se débrouiller pour la prise en charge.
Ceci intervient pendant que la situation sécuritaire de plus en plus précaire a conduit les organisations nationales et internationales à plier bagages alors qu’elles apportaient un soutien précieux au fonctionnement des structures de santé dans bien des territoires.
En ce qui concerne la gratuité de la maternité par exemple, certains hôpitaux ne sont plus à même d’offrir un service complet et gratuit aux femmes en maternité à part un accouchement simple.
Alors que tout type d’accouchement était pris en charge gratuitement au même titre que les maladies de l’enfant de zéro à cinq ans, le personnel soignant est obligé désormais de prescrire des ordonnances, quit aux concernés de se débrouiller car les hôpitaux sont en rupture.
Sous anonymat, un responsable indique que la situation est chaotique pour les hôpitaux dont l’accès est coupé à la suite de la situation sécuritaire ou encore l’enclavement suite au délabrement avancé des routes.
Dans pareilles circonstances, poursuit-il, nous ne savons pas intervenir malgré notre bonne volonté et ce sont les malades, du reste pauvres, qui vont en payer le lourd tribut à travers des morts en cascades qui peuvent être enregistrées.
Cette situation intervient pendant que la province faisait déjà face à différentes épidémies comme le Mpox et la résurgence des cas de choléra dans certaines entités, d’où l’appel à plus de responsabilité pour ne pas ajouter à la crise déjà visible, une autre qui pourrait s’aggraver en l’absence de toute intervention.
Par Etienne Mulindwa