C’est en principe à partir de ce mercredi 9 avril que le gouvernement de la RDC entame des pourparlers directs avec l’AFC/M23 à Doha au Qatar. C’est qu’ont annoncé plusieurs sources diplomatiques et proches de négociations contactées par Reuters Africa la semaine dernière.
Ces discussions sont facilitées par le Qatar et semblent être une opportunité pour décrisper les tensions perceptibles entre les deux parties opposées farouchement depuis déjà presque 5 ans.
Quel sens revêt cette initiative ? Entre espoir et nouvel échec, laquelle des deux options semble la plus envisageable ? Radio Maendeleo se plonge au cœur de ces pourparlers et de ce qui peut être attendu au terme des échanges.
Ces pourparlers sont annoncés pour ce 9 avril selon plusieurs sources mais le contenu des discussions ou la nature des points qui seront débattus demeurent à ce jour un mystère.
Visiblement, la stratégie adoptée par la médiation est le secret des échanges pour empêcher les interférences étrangères aux acteurs concernés par la crise.
Certains médias étrangers évoquent même qu’une réunion secrète s’était tenue la semaine dernière entre les deux parties et c’est l’issue jugée positive de cette réunion qui a conduit au retrait des forces du M23 de la cité de Walikale au Nord Kivu.
Selon plusieurs observateurs, dans le même élan, l’AFC/M23 soumettra un cahier des charges au gouvernement de la RDC et à son tour le pouvoir de Kinshasa exprimera ses préalables.
Difficile de savoir la prétention de l’AFC/M23 mais certains observateurs évoquent entre autres la protection de la communauté tutsie congolaise, la proposition des réformes politiques et militaires en RDC ainsi que l’annulation de certaines décisions de Kinshasa.
Les deux parties évoqueront surement la possibilité de mettre sur pied un nombre des mesures collectives qui permettront d’atténuer de quelque part la souffrance des populations du Sud Kivu et du Nord Kivu affectées directement par la crise sécuritaire.
Au niveau du format, plusieurs sources indiquent que les discussions réuniront les deux parties en conflits à savoir d’un côté l’AFC/M23 et de l’autre côté les représentants du gouvernement de Kinshasa avec pour médiateur le Qatar.
Lors de la réunion tenue la semaine dernière, la composition de la délégation de Kinshasa a été gardée au secret tout autant pour celle de l’AFC/M23.
Cependant, certaines sources estiment que Bertrand Bisimwa aurait conduit la délégation de l’AFC/M23 au Qatar et probablement ce dernier sera encore à la table des négociations à partir de ce mercredi 9 avril.
A ce stade, il est tôt de savoir si le processus du Qatar offrira une issue favorable à ce différend mais des signaux lancés depuis son début laissent entrevoir des résultats plus ou moins satisfaisants.
Ce processus a le crédit d’avoir réuni sur une même table des discussions le président de la RDC Felix Tshisekedi et le président du Rwanda Paul Kagame autour de l’émir du Qatar le mardi 18 mars 2025.
Ce pari était réussi quand on sait que précédemment les initiatives régionales, sous régionales et africaines ont montré leurs limites à réunir les deux chefs d’Etats.
En revanche, en réunissant les deux parties, le Qatar avait réitéré le 24 mars par le biais d’un communiqué de son ministère des affaires étrangères son soutien aux processus de Nairobi et de Luanda qui ont été fusionnés dans la cadre de l’EAC et la SADC.
Dans le communiqué sanctionnant la rencontre entre les deux chefs d’Etats autour de l’Emir du Qatar, ce Pays avait aussi exprimé sa ferme position appelant à la résolution des conflits par le dialogue et des moyens pacifiques.
Au-delà de l’initiative du Qatar, d’autres processus comme celui de Luanda et de Nairobi ainsi que le dialogue proposé par la CENCO et l’ECC peuvent assurer une complémentarité pour résoudre la crise politico sécuritaire dans toutes ses facettes estiment d’autres observateurs.
Par Expédit Kyalu