La situation économique et sociale devient de plus en plus intenable dans le territoire de Shabunda. Du jour au lendemain, la situation ne fait que s’empirer, notamment avec le manque d’intrants dans les hôpitaux, structures médicales et pharmacies, mais aussi la rupture des produits manufacturés et de première nécessité sur le marché.
Dans un entretien avec notre correspondant sur place à Shabunda, la société civile locale parle d’une situation plutôt calamiteuse et qui s’est aggravée depuis que les aéroports de Goma au Nord-Kivu et Kavumu au Sud-Kivu sont non opérationnels.
Me Isaac Kilunga, président de cette structure citoyenne, indique que des décès en cascade commencent déjà à être enregistrés dans les structures médicales tout comme à domicile par manque de médicaments pour la prise en charge. « Nous assistons impuissants à la mort de nos proches, faute de soins. Tant que la guerre se poursuit, cette crise ne fera qu’empirer. Il est temps que les belligérants mettent fin à cette folie et pensent aux populations qui meurent à petit feu », a-t-il déclaré.
Rappelons que cela fait bientôt plus de 4 mois qu’aucun avion n’a atterri à Shabunda en provenance de Goma, et 3 mois pour ce qui est de Bukavu. En effet, les aéroports de ces deux villes sont toujours non opérationnels depuis leur chute aux mains de l’AFC/M23.
À ce jour, le seul espoir pour Shabunda reste la voie aérienne à partir de Kindu, dans la province du Maniema, mais celle-ci est très peu exploitée. Par voie routière, l’accès à Shabunda à partir de Kindu reste compliqué.
En effet, il faut actuellement plus de 200.000 francs congolais par course à moto sur une route complètement délabrée, explique un habitant qui indique que parfois il faut plus de deux jours pour arriver à destination, bravant tous les risques sécuritaires.
Par Étienne Mulindwa