Ce mercredi 30 avril, la République Démocratique du Congo célèbre la Journée nationale de l’enseignement
Dans l’Est du pays, cette journée ne ressemble pas à une fête. Elle résonne plutôt comme un rappel douloureux des dificultés que vivent les enseignants au quotidien.
En effet, c’est depuis des mois que plusieurs enseignants n’ont pas reçu leur salaire. Non seulement que ceux qui sont payés par l’Etat via les banques ne peuvent accéder facilement à leur argent mais aussi ceux payés via Pepele Mobile subissent des rétentions des sommes allant jusqu’à 10% du montant à retirer.
Des plaintes et réclamations ne cessent de parvenir à Radio Maendeleo de la part des enseignants des territoires particulièrement qui dénoncent les conditions de vie dans lesquelles ils vivent actuellement suite au manque de prise en charge.
La situation devient de plus en plus intenable pour des enseignants nouvelles unités et les non payés.
Ces derniers qui recevaient une petite prime sur les frais de fonctionnement des écoles ne peuvent plus en bénéficier depuis que le gouvernement a arrêté de les envoyer après la chute des villes de Bukavu et Goma aux mains de l’AFC/M23.
Des sources à Bukavu comme dans les territoires précisent que certains enseignants font du travail malgré eux espérant un probable paiement, d’autres ont choisi de ne plus enseigner particulièrement dans certains territoires alors que d’autres le font par amour pour les enfants.
Dans plusieurs territoires de la province du Sud-Kivu comme à SHABUNDA et à KALEHE, des enseignants menacent déjà de déclencher un mouvement de grève pour qu’ils soient remis dans leurs droits.
Cette situation remet en surface la question relative à la qualité des enseignements transmis aux élèves dans pareilles conditions et les chances qu’ont les enfants de mieux affronter les examens certificatifs pour cette édition 2024-2025.
Disons qu’à l’occasion de cette journée dédiée à l’enseignement Congolais, une messe au profit des enseignants de plus de 50 ans de carrière sera dite en la cathédrale Notre Dame de la Paix par l’archevêque de Bukavu.
Certains d’entre eux ont déjà plus de 65 ans mais ne bénéficient ni de la pension ni de la retraite alors qu’ils devraient être honorés après toutes ces années de service conformément à la loi cadre et le statut des agents de carrière de services publics de l’Etat.
Précisons que c’est depuis plusieurs années que des enseignants ont initié différentes actions syndicales pour réclamer un traitement digne. Des négociations avec le gouvernement ont même été initié mais rien n’a suffisamment évolué dans ce sens.
Par Omeur Mudekereza