Les rescapés de la catastrophe du 4 mai 2023 de Bushushu et Nyamukubi, réinstallés pour certains dans le site de Katashola à Muhongoza et à Mushonezo, parlent d’un abandon total par l’État congolais deux ans après.
Dans un entretien avec Radio Maendeleo, ces sinistrés évoquent une situation intenable qu’ils traversent depuis tout ce temps, situation qui s’est encore aggravée avec l’intensification des affrontements entre les troupes de l’AFC/M23 et les FARDC, appuyées par les Wazalendo, à Kalehe.
Des dizaines d’entre eux sont morts par manque de prise en charge, notamment à cause de maladies comme la malaria, la kwashiorkor ou encore le choléra. D’autres ont même été déguerpis, car un des sites serait une propriété sujette à conflits.
Les abris d’urgence dans lesquels ils avaient été installés sont devenus vétustes, ce qui les expose aux intempéries. Ils témoignent vivre toujours sous le choc d’avoir vu des centaines de vies ravagées et leurs économies réduites à néant, pendant que le gouvernement continue, selon eux, de les abandonner.
Pour eux, les interventions dites d’urgence qui n’apportent pas de solutions durables n’ont plus de sens.
« Cela fait deux ans que nous vivons comme des oubliés de la République. Depuis la catastrophe, nous survivons sans eau potable, sans soins médicaux, sans nourriture suffisante. Les promesses faites par les autorités n’ont jamais été respectées. Nos enfants meurent de maladies évitables comme le paludisme, la malnutrition ou le choléra. Nos femmes accouchent à même le sol, sans aucune assistance. Les abris d’urgence qu’on nous avait donnés sont aujourd’hui déchirés, troués, et nous dormons à la merci de la pluie et du vent. Certains d’entre nous ont même été chassés d’un des sites parce qu’il serait contesté. On nous a abandonnés, et chaque jour qui passe, c’est une lutte pour survivre. » a indiqué Lawi Rushisha, responsable du site des sinistrés de Katashola, revenant sur le calvaire qu’ils traversent.
Par Étienne Mulindwa