Près de 530 familles ayant fui les affrontements entre les éléments de l’AFC/M23 et les combattants Wazalendo vivent sans aucune assistance dans plusieurs villages du sous-groupement d’Ibona, en territoire de Walungu (Sud-Kivu).
Ces déplacés sont originaires principalement du centre de Walungu, des villages de Chagala (groupement de Kaniola), mais aussi de Mulamba et de Burhale. Ils ont dû quitter précipitamment leurs habitations, abandonnant leurs cultures, leur bétail et leurs commerces à la suite des violences signalées dans leurs zones d’origine.
Selon des sources locales, ces familles, jadis dépendantes de l’agriculture, de l’élevage et du petit commerce, se retrouvent aujourd’hui sans ressources. La situation est d’autant plus préoccupante que les familles hôtes vivent elles aussi dans une précarité avancée, faisant craindre une aggravation de la crise alimentaire dans la région.
Certains déplacés, tentant parfois de retourner discrètement dans leurs villages pour récupérer des vivres, constatent avec amertume que leurs biens et leurs cultures ont été pillés.
Byamungu Kabika Pierre, notable local et président du comité de développement d’Ibona, tire la sonnette d’alarme : la promiscuité entre déplacés et familles d’accueil pourrait entraîner une flambée de maladies. Il appelle à une assistance urgente, notamment en faveur des enfants.
« Nous demandons à toute personne de bonne volonté d’intervenir pour soulager la souffrance de ces familles déplacées, surtout les enfants qui sont les plus vulnérables », a-t-il déclaré.
Il exprime malgré tout sa reconnaissance envers les familles locales qui continuent à faire preuve d’hospitalité. Pour lui, seule la fin des hostilités permettra d’ouvrir la voie à des négociations porteuses d’une paix durable, tant à Walungu qu’à l’échelle nationale.
Par Alain Kabika