Des femmes vivant du petit commerce et d’autres activités de survie dans plusieurs territoires du Sud-Kivu lancent un cri d’alarme. Elles demandent un accompagnement urgent pour relancer l’économie des ménages et renforcer leur résilience face aux chocs causés par la guerre.
Ces femmes rappellent qu’elles représentent le pilier de leurs familles, mais que la plupart de leurs revenus dépendent du petit commerce et de l’agriculture, deux secteurs fortement affectés depuis janvier et février 2025.
Interrogées par Radio Maendeleo, elles expliquent qu’elles tenaient des kiosques, vendaient le long des routes, dans de petits marchés ou encore à domicile grâce à des crédits contractés auprès des institutions de microfinance et des associations villageoises d’épargne et de crédit.
« Depuis l’arrivée de la guerre, beaucoup d’entre nous ont vu leurs biens pillés. Faute de moyens, nous avons dû utiliser le peu d’argent qui restait pour nourrir nos familles, dont certaines sont maintenant en déplacement », témoigne Faida Kabagaya Ange, habitante du village Tchofi en territoire de Kalehe.
Ces femmes dénoncent aussi l’insécurité grandissante qui les empêche de mener leurs activités champêtres en toute sérénité. Elles disent être exposées à des violences, notamment des viols et autres formes de torture lorsqu’elles se retrouvent dans des zones de combat.
Elles plaident pour la mise en place d’un programme spécifique de soutien qui pourrait atténuer leurs souffrances et leur permettre de retrouver une certaine autonomie économique.
Par ailleurs, elles exhortent les institutions de microfinance à faire preuve de clémence en adaptant les conditions de remboursement des crédits contractés, car elles se trouvent actuellement dans l’impossibilité d’honorer leurs engagements financiers.
Par Alain Kabika