Le 1er août de chaque année en République Démocratique du Congo, c’est la journée nationale des parents. Cette journée est dédiée à honorer la mémoire des parents, qu’ils soient vivants ou décédés.
Dans la province du Sud-Kivu, cette journée est célébrée dans un contexte particulier où des milliers de parents restent confrontés depuis plus de cinq mois à une crise économique sans précédent engendrée par la détérioration de la sécurité.
En effet, plusieurs parents que ce soit ceux qui travaillaient dans les services étatiques que ceux qui travaillaient dans des organisations non gouvernementales ou encore ceux qui évoluaient dans leurs activités privées se sont vus contraints au chômage et d’autres ont vu leurs recettes diminuer de manière très significative.
Alors que dans les années passées, plusieurs enfants se rendaient sur les tombes de leurs parents décédés pour des entretiens ou encore rendre des hommages à travers différentes cérémonies avant de se réunir en famille, cette année, on remarque très peu d’enthousiasme.
Bien plus, la journée est célébrée pendant que des milliers des parents sont toujours en déplacement car ayant fui leurs villages à la suite des affrontements violents et autres formes de violence provoquées par la guerre.
Dans les milieux ruraux encore, même ceux qui vivaient de l’agriculture sont aujourd’hui dans l’impossibilité de travailler comme il faut craignant de tomber entre les mains des personnes armées.
Des parents contactés qui ont joint la Rédaction de Radio Maendeleo parlent d’une célébration dans la douleur. En effet, plusieurs d’entre eux ne sont plus à mesure de subvenir aux besoins de leurs dépendants, une situation amplifie la vulnérabilité.
Au sujet des hommages aux parents décédés, il sied de noter que la journée reste particulière tant il est vrai que les cimetières à Bukavu particulièrement celui de la Ruzizi restent aujourd’hui spoliés et vandalisés.
Selon un rapport de la société civile sous-noyau d’Ibanda, même les tombes entretenues sont profanées par des personnes qui sont à la recherche des restes des métaux communément appelés mitrailles ou Mabende dans le jargon local.
Par Étienne Mulindwa