Alors que l’humanité célèbre chaque année, le 19 août, la Journée internationale de l’aide humanitaire, les provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu continuent de traverser une période particulièrement alarmante sur le plan humanitaire.
En effet, sans compter des décennies de guerre, c’est depuis sept mois maintenant que ces deux provinces sont confrontées à une insécurité grandissante, aux lourdes conséquences humanitaires, mais dont la réponse reste insuffisante.
Dans la province du Sud-Kivu, par exemple, la situation s’est à nouveau détériorée avec l’avancée des troupes de l’AFC/M23, suivie de l’occupation de plusieurs territoires, puis de l’intensification des affrontements entre les militaires du mouvement précité et les combattants se réclamant Wazalendo, alliés aux Forces armées de la RDC.
Depuis lors, des scènes de violence se sont érigées comme mode de vie dans les entités, particulièrement les territoires de Kalehe, Kabare, Walungu, Uvira, Fizi et Mwenga, obligeant des milliers d’habitants à fuir leurs foyers.
Dans leur fuite, ces habitants ont été régulièrement confrontés à plusieurs difficultés, liées notamment au manque de nourriture, de soins de santé, d’eau potable et d’autres besoins sociaux de base, ce qui a obligé certains à retourner dans leurs villages pendant un moment.
Face à la persistance de l’insécurité, la résurgence des affrontements, l’incertitude d’un lendemain sécurisé, la difficulté d’accéder à leur territoire, l’absence de toute aide humanitaire et surtout la difficulté à se relever, certains d’entre eux ont choisi de retourner une fois de plus dans des zones jugées plus ou moins stables et d’y rester malgré les défis.
Si la crise humanitaire provoquée par la guerre s’accentue du jour au lendemain, celle provoquée par d’autres catastrophes à l’instar des incendies, éboulements et inondations vient à nouveau aggraver le sort de la population.
Dans la province du Sud-Kivu, certaines organisations humanitaires tentent de redonner le sourire. C’est notamment le cas dans une partie de Kalehe et de Walungu, comme par exemple à Kaziba, Kamanyola et Nyangezi, mais les besoins restent énormes.
Au terme d’une marche organisée à Bukavu lundi dernier, les organisations humanitaires œuvrant au Sud-Kivu ont plaidé pour l’ouverture d’un couloir humanitaire afin de renforcer leur intervention en faveur des populations en souffrance.
Ces organisations ont lancé un appel à la cessation des hostilités et invité les uns et les autres à cesser la propagation des fausses informations.
Élément sonore à insérer ici : On écoute Mireille Mbuyi, point focal des organisations humanitaires féminines au Sud-Kivu et au Maniema.
Elle rassure par ailleurs que les organisations restent aux côtés des bénéficiaires malgré le Stade de la Concorde de Kadutu. La journée s’est clôturée par un match entre les humanitaires et les étudiants.
Cette année, la Journée de l’aide humanitaire a été célébrée sous le thème : «Renforcer la solidarité mondiale et autonomiser les communautés locales »
Par Samuel Habamungu