Les activités restent toujours paralysées dans la ville d’Uvira depuis mardi 2 septembre 2025 et cela risque de demeurer ainsi.
En effet, des organisations de la société civile et des combattants Wazalendo multiplient des manifestations pour s’opposer au déploiement à Uvira du Général Olivier GASITA, commandant second de la 33ᵉ région militaire nommé par Kinshasa.
Les manifestants accusent cet officier des forces armées de la RDC d’avoir été parmi les commandants qui ont été à la manette lorsque les villes de Bukavu et Goma sont tombées entre les mains de l’AFC/M23 et qu’à ce titre, il faciliterait également la chute de la ville d’Uvira.
Depuis mardi 2 septembre, des manifestants armés, principalement les Wazalendo et certains acteurs de la société civile, érigent des barricades sur l’ensemble de la ville exigeant le départ de ce dernier.
Boutiques, magasins, écoles et transport en commun : rien ne fonctionne dans cette deuxième ville de la province du Sud-Kivu, indique un responsable local contacté. Dans cette cacophonie, des coups de feu retentissent à tout bout de champ provoquant des dégâts humains importants.
Déjà dans la nuit de vendredi à samedi dernier, la nuit a été terrifiante dans la ville d’Uvira. Des détonations d’armes lourdes et légères ont été entendues, provoquant une forte panique au sein de la population.
Depuis mardi, l’on rapporte la mort d’au moins six personnes atteintes par balles, dont deux petits enfants, dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Le maire d’Uvira a tenté de réunir les organisateurs de ces villes mortes mais aucun terrain d’entente n’a été trouvé.
Au contraire, les manifestants ont indiqué qu’ils étaient prêts à aller même jusqu’à plus d’un mois de journées ville morte, pourvu que le Général Olivier GASITA ne commande pas les troupes à Uvira.
Déjà, les organisateurs ont lancé des messages invitant toute la population à une marche suivie d’un sit-in ce lundi 8 septembre au bureau de l’État-Major des FARDC pour renforcer leurs revendications.
Dans ce désordre et l’incertitude qui planent à Uvira, ajoutés aux messages qui circulent sur les réseaux sociaux, des centaines d’habitants choisissent, depuis deux jours, de se déplacer vers des endroits plus ou moins stables comme la ville voisine de Bujumbura au Burundi.
Ayant constaté cela, des combattants Wazalendo et des membres de la société civile ont commencé à renvoyer toute personne qui voudrait s’aventurer à quitter la ville d’Uvira, témoigne un pasteur d’une Église locale contacté par Radio Maendeleo.
Face à cette situation, les forces armées de la RDC quant à elles persistent et signent. Dans une communication le week-end, le porte-parole de l’armée le Général Sylvain Ekenge a indiqué que si les FARDC collaborent avec les Wazalendo, cela ne signifie pas qu’elles gèrent les Wazalendo.
Il a réaffirmé la confiance de l’armée au Général contesté Olivier Gasita. Le Général Sylvain Ekenge a précisé que GASITA est un officier connu avec certitude par la hiérarchie et n’a jamais travaillé ni au Sud-Kivu ni au Nord-Kivu depuis 25 ans.
Par Étienne Mulindwa