La situation est restée tendue toute la journée de lundi 8 septembre 2025 dans la ville d’Uvira, au sud de la province du Sud-Kivu. À la base, la sixième journée ville morte et la manifestation organisées par les Wazalendo et des structures de la société civile ont dégénéré juste après la remise du mémorandum auprès des autorités de la ville.
Déjà tôt le matin de ce lundi 8 septembre, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants étaient regroupés avec des calicots au quartier Mulongwe, se préparant à marcher jusqu’à la mairie d’Uvira où un mémorandum devait être lu et déposé.
Les habitants ont alors marché en scandant des chansons avec un message clair : « Nous ne voulons pas GASITA à Uvira », et des calicots où l’on pouvait lire : « Le Général Olivier GASITA doit quitter immédiatement la ville d’Uvira ».
Arrivés à la mairie après une longue marche sous l’encadrement de la Police, les manifestants ont été autorisés à déposer leur mémorandum entre les mains du maire ad intérim d’Uvira, Kapenda Kifara Kiki, qui avait à ses côtés des officiers FARDC de la 33ᵉ Région Militaire et du secteur opérationnel Sud-Sud-Kivu.
Après avoir réceptionné le mémorandum, l’autorité urbaine a remercié les manifestants tout en promettant de le transmettre à qui de droit.
Les manifestants, quant à eux, ont voulu obtenir une réponse immédiate et une assurance que le Général GASITA devrait quitter Uvira, chose qu’ils n’ont obtenue ni de la part du maire ni de la part des officiers FARDC présents sur le lieu.
La marche a failli alors se transformer en sit-in des manifestants, qui précisaient qu’ils ne quitteraient le lieu que lorsque leurs revendications seraient satisfaites. C’est alors que les forces de l’ordre ont été obligées de tirer pour disperser les manifestants.
D’autres sources indiquent que certains manifestants ont voulu se rendre à un hôtel où serait logé le Général Olivier GASITA afin d’y poursuivre la manifestation, mais là aussi l’armée a dû intervenir pour rétablir l’ordre.
Des témoins sur place parlent de plusieurs blessés et de morts atteints par balles dans ces échauffourées. Des défenseurs des droits de l’homme condamnent le recours à la violence, mais aussi l’utilisation des enfants de moins de 18 ans par les organisateurs.
Difficile pour l’instant de prédire la suite des événements, mais les activités sont restées paralysées ce lundi 8 septembre, comme depuis le mardi 2.
Si, du côté des organisateurs, à savoir les Wazalendos et les structures de la société civile, la détermination semble demeurer de poursuivre les manifestations jusqu’au départ du Général Olivier GASITA, du côté des FARDC, rien de tel n’est envisageable, à en croire son porte-parole le Général Sylvain Ekenge dans une communication le week-end dernier.
Par Étienne Mulindwa