Plusieurs élèves étudient dans des conditions difficiles dans différents territoires du Sud-Kivu, tandis que d’autres restent carrément hors du circuit scolaire.
Ces élèves ont entamé l’année scolaire 2025-2026 dans des milieux où ils se trouvent en déplacement avec leurs familles après avoir fui les affrontements dans leurs villages d’origine. Les territoires les plus touchés sont Kabare et Kalehe, où les conditions dans lesquelles évoluent ces élèves sont lamentables.
Des sources au sein des organisations de la société civile et des enseignants indiquent que certains suivent les cours assis à même le sol et sont obligés de se confiner par centaines dans une seule classe, souvent dans des bâtiments vétustes.
Dans d’autres zones, des élèves étudient en plein air et les enseignants sont contraints de dispenser les cours avec des moyens rudimentaires, indique un activiste des droits humains contacté à Kalehe.
Celui-ci cite l’exemple de l’école primaire Makutano, une école de la sous-division éducationnelle Kalehe II, où des élèves utilisent des morceaux de bois comme bancs pour suivre les cours.
Originaires du village de Ramba, groupement de Mubuku, chefferie de Buhavu en territoire de Kalehe, ces enfants se sont déplacés vers Mwinga, où les enseignants, bien qu’impayés par le gouvernement, ont choisi de poursuivre le travail dans la brousse au profit des élèves.
Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, ces enfants lancent un message de détresse et souhaitent le retour de la paix pour pouvoir réintégrer leur milieu d’origine et étudier dans de meilleures conditions.
Toujours à Kalehe, précisément dans les groupements de Ziralo et de Mubugu, les écoles sont débordées en raison du nombre élevé de déplacés qui s’y trouvent. Actuellement, on y compte environ 5 000 enfants déplacés qui étudient difficilement, renseignent des sources de la société civile.
Dans la chefferie de Nindja, en territoire de Kabare, les élèves déplacés rencontrent également plusieurs difficultés pour accéder à l’éducation. Il s’agit notamment du manque de fournitures scolaires, de l’absence de moyens pour honorer les frais exigés à l’école, mais aussi du déficit d’infrastructures.
L’ASBL Jeunesse Active pour le Développement (JAD) demande aux personnes de bonne volonté et aux organisations intervenant dans le secteur de l’éducation de soutenir ces écoles afin que les enfants puissent étudier normalement.
Tout en saluant la bonne volonté des enseignants qui ont accepté de donner cours malgré les conditions actuelles, Bienfait Bahizire déplore le manque de matériels pédagogiques et la persistance des difficultés dans la paie des professionnels de la craie.
Par Hélène Bujiriri