Les conditions de voyage se détériorent du jour au lendemain sur la route nationale numéro 2 Bukavu-Mwenga-Kitutu, dans le territoire de Mwenga.
En plus des difficultés liées aux bourbiers entre Bukavu et Kitutu, qui rendent ce tronçon impraticable depuis plus de deux ans, il faut désormais préparer des sommes exorbitantes aux barrières payantes pour atteindre sa destination.
Au sujet du délabrement avancé de la route, des transporteurs contactés témoignent d’un calvaire sans précédent sur ce tronçon. Les plus gros bourbiers se trouvent au niveau de Kibumba et Mungombe.
À Kibumba, par exemple, une entité située à environ 5 km seulement de Mwenga Centre, des véhicules s’embourbent jusqu’à rester bloqués pendant plus de deux mois. Même arrivé au niveau de Mungombe, des transporteurs rencontrent d’énormes difficultés pour atteindre Kamituga, pourtant distante d’environ 12 km.
Ces transporteurs indiquent que, depuis bientôt deux ou trois ans, aucun véhicule n’a atteint le chef-lieu du territoire de Mwenga, la ville de Kamituga, ni Kitutu.
Autrefois, il était possible de quitter Bukavu pour Kamituga, voire Kitutu, en une seule journée à moto. Aujourd’hui, le voyage dure deux jours en raison du délabrement avancé de la route.
Face à cette situation, les transporteurs s’organisent avec des conducteurs de taxi-motos. Concrètement, ces derniers se positionnent à Kibumba, et les commerçants en profitent pour charger leurs marchandises afin de desservir le marché de Kamituga ou de Kitutu.
Concernant les barrières payantes, nos sources indiquent que tout le calvaire commence à Mudubwe, précisément à la limite entre les territoires de Mwenga et Walungu.
Alors que le transport à moto de Bukavu à Mwenga coûte 50 000 Fc, le voyageur doit en plus préparer une somme importante, variant entre 200 000 et 300 000 Fc, à payer aux différentes barrières installées par des éléments armés.
Suite aux dénonciations des transporteurs et autres voyageurs, une équipe des FARDC s’est déployée la semaine dernière pour supprimer certaines de ces barrières. Mais la mission s’est révélée un échec, indique un acteur de la société civile contacté, dénonçant ce qu’il qualifie de rançon imposée aux populations déjà confrontées à plusieurs difficultés.
Les conducteurs de camions et autres engins lourds évoquent également des tracasseries sans précédent, étant obligés de payer de grosses sommes malgré les difficultés causées par l’impraticabilité de ce tronçon.
Par Étienne Mulindwa