La situation est restée tendue tout le week-end dernier dans le centre de Misisi et les villages voisins, groupement de Bashikasilu, secteur de Ngandja, ainsi qu’une bonne partie du village de Kilembwe dans le territoire de Fizi.
Ceci fait suite aux échanges de tirs entre deux factions Wazalendo, les uns fidèles au général autoproclamé Yakutumba et les autres au général Ngoma Nzito.
Des sources de la société civile précisent que tout a commencé le vendredi 23 octobre dans la matinée, lorsque les éléments fidèles à Yakutumba se sont présentés dans le village Katchemba, à environ 5 km de Misisi centre, voulant démanteler une barrière érigée sur ce tronçon routier et contrôlée par les éléments du général Ngoma Nzito.
Furieux, ces derniers n’ont pas voulu obéir à cet ordre, une situation qui a débouché sur des échanges de tirs. Dans la foulée, on note la mort d’au moins quatre personnes, dont deux dans le camp des Biloze Bishambuke de Ngoma Nzito et une du côté du groupe CNPCC de Yakutumba.
Suite à cette situation, les activités sont restées paralysées dans la grande cité minière de Misisi et les villages voisins. Des coups de feu ont à nouveau été entendus dans la matinée de samedi, provoquant un déplacement des populations vers des zones jugées sécurisées.
Un peu plus loin de Misisi, précisément à Kilembwe, secteur de Lulenge toujours dans le territoire de Fizi, des accrochages ont été rapportés dans la mi-journée de samedi dernier entre deux groupes Wazalendo à connotation tribale.
Il s’agit d’un groupe se réclamant de la communauté Babembe, qui s’est accroché à un autre se réclamant de la communauté Babuyu, deux tribus majoritaires dans le secteur de Lulenge.
Ces accrochages ont éclaté pendant que la communauté Babembe voulait traverser avec un troupeau de vaches une des barrières entretenues par l’autre communauté sans payer les frais exigés.
Ces échanges ont duré plusieurs heures, provoquant des blessés ainsi que le déplacement de plusieurs habitants. La société civile forces vives de Fizi invite les autorités à prendre des mesures pour assurer la sécurité de la population.
Et dans une communication à la presse, l’administrateur du territoire de Fizi, Sammy Kalondji, déplore cette incompréhension entre ces éléments Wazalendo, provoquant la perte de plusieurs biens de la population et la paralysie des activités.
Sammy Kalondji appelle les uns et les autres à plus de responsabilité et invite la population à demeurer dans le calme et la solidarité pour faire face à la situation de crise que traverse la province du Sud-Kivu.
Par Étienne Mulindwa