C’est depuis plus de deux mois maintenant que les activités sont paralysées sur une bonne partie du groupement de Kamişimbi, entité située à environ 25 km au sud-ouest de la ville de Bukavu dans le territoire de Walungu au Sud-Kivu. Des sources sur place indiquent que tous les secteurs de la vie sont carrément à l’arrêt à la suite des affrontements récurrents entre les troupes de l’AFC/M23 et les combattants Wazalendo.
Dans le secteur de l’éducation par exemple, des sources sur place indiquent que deux mois après l’ouverture de l’année scolaire 2025-2026 sur l’ensemble du territoire national, les activités scolaires sont toujours paralysées dans plus de 90 % des écoles primaires et secondaires de cette partie du territoire de Walungu. Sur plus de trente écoles primaires et secondaires qui fonctionnent dans le groupement de Kamişimbi, seules trois fonctionnent, à savoir les écoles primaires Mwendo et Kidodobo ainsi que l’Institut Kidodobo, des écoles situées le long de la route nationale numéro 2, tronçon Bukavu-Walungu. D’autres écoles, en l’occurrence celles situées dans les fins fonds des localités, restent fermées.
En plus des affrontements à répétition dans la zone, la non-reprise des activités dans ces écoles est causée par la présence active des combattants Wazalendo qui font le tour des villages ainsi que des troupes de l’AFC/M23 en mouvements intempestifs. Pour tenter de sauver l’année scolaire, certains responsables d’écoles ont décidé d’organiser des enseignements spéciaux uniquement pour les classes terminales en collaboration avec les écoles situées dans les lieux de forte concentration des déplacés.
Sur le plan de la santé, les principaux centres de santé à savoir Muku, Mulambi, Chshendo, Chigezi, Lwami, Musakamba et Bashibashuma sont toujours fermés. Si les uns ont fermé à la suite de leur proximité des endroits où se déroulent régulièrement des accrochages entre les forces combattantes, d’autres le sont par manque de fréquentation des malades, par rupture d’intrants ou encore par le départ du personnel soignant vers des zones jugées sécurisées, renseigne un responsable local contacté.
Sur le plan socio-économique, les quelques habitants ayant décidé de rester dans la zone ont désormais peur de se promener entre 6 h et 12 h, période pendant laquelle les mouvements des militaires sont intenses et des combats signalés, ce qui traduit encore l’impossibilité d’organiser les activités scolaires.
Entre-temps, des centaines d’habitants de Kamişimbi ayant fui ces combats vivent toujours dans des conditions précaires dans les villages Chirhagabwa, Kalangwe, Kabungo, Nyantende et Lugusha, dans le territoire de Kabare. Confrontés à d’énormes difficultés, des cas de malnutrition sont déjà rapportés dans plusieurs ménages, et une personne a rendu l’âme la semaine dernière suite à la sous-alimentation, indique un leader de la place qui craint le pire si rien n’est fait en urgence.