Les combats signalés du 4 au 7 novembre dernier dans certains villages des territoires de Fizi et Mwenga, entre les groupes armés Twirwaneho/Red-Tabara alliés à l’AFC/M23 et les FARDC en coalition avec les groupes armés Wazalendo, ont provoqué de nouveaux déplacements des populations dans cette partie du Sud-Kivu.
Dans une note humanitaire adressée aux autorités et aux partenaires humanitaires, la société civile dresse un bilan plutôt sombre de la situation humanitaire sur le terrain, avec plus de 550 ménages actuellement réfugiés dans la brousse.
Des villages entiers comme Tuwe-Tuwe, Kitasha, Ngezi, Bilalo-Mbili et Point Zéro, situés à cheval entre les massifs d’Itombwe en territoire de Mwenga et Mikenge dans les hauts plateaux de Fizi, sont vidés de leurs habitants, lit-on dans cette note.
Des infrastructures communautaires de base ont été complètement détruites, des maisons incendiées, des bétails et autres biens pillés par les forces combattantes, en plus du pillage systématique des structures sanitaires, comme le centre de santé de Tuwe-Tuwe situé dans la zone de santé d’Itombwe, aire de santé de Mikenge.
Pour l’instant, alerte la société civile forces vives dans le territoire de Fizi, au moins 552 ménages déplacés, soit plus de 3 500 personnes, ont dû fuir leurs villages pour se retrouver dans les forêts telles que Bikyaka et Anunga, ainsi que dans des villages comme Kanguli, Bilende, Mulima et Abala.
Au regard des conditions humanitaires précaires dans lesquelles vivent ces déplacés et leurs familles d’accueil, la société civile forces vives du territoire de Fizi plaide pour l’ouverture d’un couloir humanitaire et une assistance d’urgence.
Elle dénonce également l’attitude des belligérants qui assimilent certaines populations à tel ou tel groupe qu’ils combattent. Cette situation a conduit plusieurs habitants à être retenus comme otages et interdits de tout déplacement, ce qui accentue leur vulnérabilité.
Pour rappel, les combattants de la coalition armée Twirwaneho/Red-Tabara, alliés à l’AFC/M23, se sont affrontés durant plusieurs jours à la coalition Wazalendo sous le commandement de Ngomanzito et Kakobanya, appuyés par leurs alliés FDNB Burundais.
La société civile a alors dénoncé ce regain de violence dans une zone déjà sinistrée, alors même que les négociations semblaient avancer entre Kinshasa, le Rwanda et l’AFC/M23 à Doha au Qatar, ainsi qu’aux États-Unis d’Amérique.
Par Étienne Mulindwa