Plusieurs habitants de la ville de Bukavu ont commencé depuis des années à choisir d’aller vivre au Rwanda et au Burundi. Selon le constat de radio maendeleo, les villes rwandaises voisines de la ville de Bukavu comptent déjà un nombre important des ressortissants congolais qui ont choisi d’aller y louer des maisons et y vivre avec leurs familles.
A en croire certains d’entre eux que nous avons contactés, des véhicules sont visibles presque toutes les semaines à la frontière entre la RDC et le Rwanda transportant des effets ménagers et des familles qui déménagent.
Rwanda, des bas prix de loyer, eau et électricité attirent les Bukaviens
Selon notre source, la justification avancée par tous ceux qui y vivent est surtout le bas prix du loyer, les conditions sécuritaires et socioéconomiques garanties mais aussi la disponibilité à bas prix de l’eau et l’électricité.
Plusieurs personnes qui travaillent à Bukavu mais qui ont choisi de vivre au Rwanda expliquent que les dépenses mensuellement effectuées pour vivre à Bukavu ont été sensiblement réduites surtout en terme de loyer et cela leur permet de faire des économies.
Dans ce témoignage, cette femme qui a requis l’anonymat regrette d’amener de l’argent à l’étranger mais explique qu’il appartient à l’Etat de réguler la question du bail en RDC.
« A Bukavu, il y a de l’insécurité et quand on part au Rwanda c’est calme. L’eau et l’électricité sont moins chères au Rwanda. Une maison de 500 dollars à Bukavu, on peut trouver la même maison à 200. Et ici, on est souvent seul dans la clôture », précise-t-elle.
Un édit réglementant le bail laissé dans les oubliettes
Plusieurs analystes estiment que si l’Etat congolais pouvait s’investir dans le bail, ce serait une façon non seulement d’aider la population mais aussi une occasion de prélever l’impôt sur le revenu locatif et renflouer davantage les caisses de l’Etat.
Ils estiment qu’il est anormal que les gouvernements se succèdent les uns après les autres et continuer à crier à l’absence des fonds pour l’exécution des projets de développement alors que les citoyens abandonnés à eux-mêmes trouvent le paradis dans d’autres pays.
Ces habitants demandent à l’Etat congolais de reprendre cette question en main en plus d’améliorer les conditions sécuritaires et socioéconomiques pour éviter ce genre de situation.
Vous allez vous rappeler qu’il existe un édit portant règlementation du bail au Sud-Kivu qui a été initié par le député Théophile HABAMUNGU depuis plusieurs années mais le suivi pour une publication ou journal officiel et l’exécution se font toujours attendre.
De même, il existe une loi au niveau national qui règlemente les baux à loyer à caractère résidentiel et commercial mais cela est restée lettre morte.