Abbas Kayonga et treize personnes de sa bande viennent d’être condamnés à la peine de mort, cinq à vingt ans de servitude pénale principale, huit à dix ans de servitude pénale principale et six autres ont été acquittés. L’arrêt a été rendu ce mardi 20 mars 2018 par la Cour Militaire du Sud-Kivu après presque quatre mois depuis le début des audiences.
Initialement poursuivi pour une dizaine de préventions, la Cour n’a retenu que quelques unes. Il s’agit de la rébellion et l’incitation à la rébellion, l’assassinat et la tentative d’assassinat, l’association des malfaiteurs, la destruction méchante ainsi que la détention illégale d’armes et munitions de guerre.
Parmi les préventions élaguées, la Cour cite entre autres celle de création et participation à un mouvement insurrectionnel.
Les personnes qui ont bénéficié de l’acquittement sont le bailleur de Abbas Kayonga du nom de Badesire Cigalu, le colonel Makangila, son garde de corps Ngezi Sebi, le major Senga Ciruciru, le lieutenant Ntaliko et un sujet burundais qui était le cuisinier du prévenus principal Abbas Kayonga.
Ces derniers étaient poursuivis entre autres pour association des malfaiteurs, tentative de remise d’une grenade aux personnes en détention et refus d’exécuter un ordre de la hiérarchie.
La Cour justifie cela par l’insuffisance des éléments de preuve. Elle a ordonné leur libération immédiate.
Pour l’auditeur militaire supérieur des FARDC au Sud-kivu le colonel Roger Wavara qui est ministère public dans cette affaire c’est un sentiment de satisfaction. Toutefois il assure que conformément à la loi, le ministère public est obligé de faire appel en cas de condamnation à mort.
Du coté de la défense, les avocats expliquent que la Cour a fait son travail. Me Jogo Vunabandi dit qu’il ne peut que se courber à cette décision de justice mais un recours pourrait être déposé à la Haute Cour Militaire à Kinshasa.
Pour rappel, les audiences ont débuté en novembre dernier par devant le tribunal militaire de garnison de Bukavu qui a déclaré son incompétence personnelle suite à la présence dans le rang des prévenus d’un officier supérieur de la PNC-SK.
Les infractions dont question ont été commises le 5 novembre lorsque Abbas Kayonga a résisté militairement aux forces armées qui devaient procéder à son arrestation.
La décision de cette arrestation a été prise par le conseil provincial de sécurité après son refus de libérer les policiers commis à sa garde alors qu’il venait d’être suspendu à la cellule provinciale de lutte contre la fraude.
Ces affrontements ont provoqué la mort de trois militaires FARDC, un assaillant de sa et plusieurs blessés dans les rangs des forces loyalistes.
Juste après le prononcé de l’arrêt, les condamnés à mort ont été transférés à la prison militaire de Ndolo à Kishasa.
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