Dans les avenues Mushozi et Irambo 2, au quartier Nyalukemba dans la commune d’Ibanda, la vie peine toujours à reprendre après l’incendie qui a ravagé cette partie de la ville il y a quelques jours.
D’après les dernières estimations, 87 maisons ont été complètement réduites en cendres, 24 partiellement endommagées et 14 démolies. Au total, 374 ménages sinistrés, soit environ 2 454 personnes, sont désormais sans abri.
Sur place, certaines familles s’efforcent de reconstruire des clôtures et des murs de fortune, tandis que d’autres passent encore la nuit dans des écoles du quartier. Une situation jugée préoccupante, surtout à quelques semaines de la rentrée scolaire.
Mais à cette détresse s’ajoutent désormais des conflits fonciers. Des disputes éclatent entre voisins au sujet des limites des parcelles, ce qui retarde considérablement les travaux de reconstruction. « Moi et mon voisin, on a finalement réussi à discuter calmement et régler le problème grâce à l’aide d’un chef d’avenue », explique Mbilizi Zihalirwa Samuel, l’une des victimes de l’incendie.
Ces tentatives de règlement à l’amiable sont souvent facilitées par les cadres de base, mais les tensions restent vives.
Pour la société civile locale, l’absence de documents officiels chez la plupart des sinistrés est à la base de ces conflits. Elle appelle à une implication rapide des services de l’urbanisme et de l’habitat pour encadrer la reconstruction. « Beaucoup de familles ici n’ont jamais régularisé leurs terrains. Maintenant qu’il faut reconstruire, les disputes surgissent. L’État doit intervenir rapidement pour mettre de l’ordre », insiste Obedi Manvu, président de la société civile sous-noyau de Nyalukemba.
Pendant ce temps, les familles sinistrées attendent toujours une aide concrète. Elles lancent un appel pressant aux autorités, aux organisations humanitaires, aux entreprises locales et aux personnes de bonne volonté afin de leur venir en aide dans cette période difficile.
Par Omeur Mudekereza