Plus de 20 familles des militaires FARDC démobilisés et qui ont été déguerpies du camp police militaire (Camp PM) dans la commune de Bagira plaident pour leur rappatriement dans leurs provinces d’origine.
Au cours d’une descente effectuée dans cette partie de la ville de Bukavu, il a été constaté que ces militaires avec leurs dépendants vivent dans des conditions difficiles car ils n’ont pas d’eau, de toilette, et passent la nuit dans des maisons de fortune érigées dans la maison communale de Bagira.
Les membres de ces familles se plaignent de cette situation et regrettent de voir qu’ils sont abandonnés par les autorités alors qu’ils avaient reçu des promesses de la part des autorités.
« … vous voyez qu’il n’y a même pas moyen de dormir… je me rappelle qu’il a plu la fois passée et aux environs de 23h, nous avons manqué quoi faire et même nous les adultes… tous nous passons la nuit à même le sol car il n’y a même pas d’espace pour installer nos lits… nous n’avons même pas à manger… les enfants leurs grands et petits besoins un peu partout et, pour nous, c’est un danger… nous n’avons aucune assistance et vraiment nous vivons dans des conditions déplorables », se plaint un père de famille victime de cette situation.
Pour l’instant, ces démobilisés passent des journées à errer dans toutes les avenues de la commune de Bagira, les uns à la recherche des travaux ménagers espérant obtenir de quoi manger et les autres pour demander quémander le long des journées.
Les habitants de cette partie de la ville de Bukavu, pour leur part, craignent que cette situation ne soit à la base de l’insécurité.
D’après le chargé de la protection civile, antenne de Bagira Patient Sakingila, ce problème merite une solution immediate parce que c’est derrière la maison communale à coté de l’Hôpital Général de Référence de Bagira où ces démobilisés ont installé leurs tentes de fortune.
Il craint que leur présence à ce lieu dans des conditions sanitaires déplorables soit une source d’éventuelles propagations de cholera.
« … en tant qu’expert de la protection civile, nous avons trouvé que ces gens vivent vraiment dans de mauvaises conditions et on ne sait pas comment on peut évoluer avec ce genre de situation… tout ça, ça crée des problèmes. Sur le plan sanitaire, vous trouvez des enfants qui sont en train de tomber malades alors que vous savez que la commune de Bagira est considérée comme la commune qui est un foyer de la maladie du choléra et cela constitue un danger. A voire leurs conditions de vie, il y a lieu d’intervenir dans l’urgence… », estime Patient Sakingila.
Signalons que ces ex-militaires démobilisés depuis 2006 s’etaient installés dans le Camp Police Militaire de Bagira en attendant leur rapatriement dans leurs provinces d’origines pour réintégrer la vie civile.
Ils indiquent que c’est depuis 2013 qu’ils mènent une vie d’errance et de misère.
Contacté, le coordonateur provincial de la Commission Nationale des Droits de l’Homme Patience Bengehya renseigne qu’une rencontre est prévue avec les autorités provinciales et urbaines ainsi que les organisations humanitaires pour reflechir sur des strategies à mettre en place à fin d’aider ces familles à retourner dans leurs provinces d’origine.
Pour rappel, il y a plus d’un mois que la 33ème Région Militaire a sommé ces ex combattants de libérer du Camp PM de Bagira pour y loger les militaires qui vivaient depuis plusieurs années dans la cité.
Le maire de Bukavu Meschack Bilubi avait alors annoncé une rencontre avec d’autres services étatiques pour chercher ensemble des solutions durables. Depuis lors cette promesse est restée lettre morte.