Alors que le monde célèbre la journée mondiale contre le travail des enfants, la situation que travers les enfants dans la province du Sud-Kivu est particulièrement alarmante.
Depuis l’intensification des affrontements dans différents territoires du Sud-Kivu, des milliers de familles ont été obligées de fuir leurs milieux habituels abandonnant derrière eux tous les biens.
Des rapports et autres alertes des défenseurs des droits humains indiquent qu’en plus d’abandonner tout derrière elles, ces familles ont vu leurs biens pillés, des maisons détruites et/ou incendiées et des champs dévastés.
Cette situation a plongé des familles dans une précarité indescriptible au point que la prise en charge des enfants même sur le plan alimentaire est devenue un casse-tête dans plusieurs territoires et même à Bukavu.
Dans un son rapport publié le 24 mars 2025, le bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies OCHA fait savoir qu’actuellement près d’1,7 million de personnes sont en situation de déplacement forcé au Sud Kivu.
Des rapports des organisations de la société civile dans les territoires de Kabare, Walungu, Kalehe et Idjwi parlent des centaines d’enfants d’atteints des maladies de kwashiorkor et d’autres qui meurent des maladies qui pourraient pourtant guérir dans leurs lieux de déplacement.
Cette situation de déplacement a provoqué un abandon scolaire de plusieurs enfants qui, au lieu de se retrouver à l’école, ils sont aujourd’hui contraints de vivre dans les camps des déplacés.
Pour ceux dont les familles sont retournées, la situation n’est pas non plus rose. Les familles étant démunies à la suite de la guerre, ces enfants n’ont pas eu d’autre choix que de rester à la maison sans aucune assurance pour le lendemain.
Des centaines d’entre eux se sont alors rendus dans différents carrés miniers en province ou alors dans des carrés d’exploitation des pierres. Ici, ces enfants sont exploités dans des travaux lourds, dans des restaurants et d’autres sont même abusés sexuellement, rapportent des défenseurs des droits humains.
Bien plus, selon le constat de Radio Maendeleo, d’autres enfants passent des journées dans la rue exposés aux risques de se faire recruter dans des groupes armés ou alors des bandes qui entretiennent la délinquance.
Dans un contexte particulier caractérisé par l’insécurité et le chômage, des défenseurs des droits humains recommandent aux organisations de défense des droits des enfants de mener des plaidoyers afin d’inverser la tendance.
Aux familles d’offrir aux enfants des opportunités de croître dans de bonnes conditions malgré les difficultés et aux autres membres de la communauté de ne pas profiter du moment pour exploiter abusivement les enfants considérant leur vulnérabilité.
Par Etienne Mulindwa