La crise sécuritaire qui frappe à ce jour l’Est de la République Démocratique du Congo a plongé dans le chômage des milliers de personnes qui travaillaient pour le compte de l’Etat congolais et à ce titre, pris en charge par le trésor public national ou provincial.
Au Sud-Kivu, il s’agit essentiellement des agents des services qui dépendent uniquement de Kinshasa, d’autres qui sont concurrents entre Kinshasa et les provinces et d’autres encore qui dépendent uniquement des provinces ou encore des entités territoriales décentralisées.
Parmi les services qui ont une connexion directe avec Kinshasa figurent entre autres l’Office de Gestion du Fret Multimodale OGEFREM, l’Office Congolais de Contrôle OCC, la Direction Générale des Impôts, la Direction Générale des Douanes et Accises DGDA, la Direction Générale des Recettes Administratives, Domaniales et de Participation DGRAD ainsi que les différentes divisions rattachées aux ministères nationaux.
Alors que les autorités de l’AFC/M23 ont appelé à la reprise des activités dans tous ces services, la réalité sur terrain montre tout le contraire. Aux portes des bureaux de certains d’entre eux l’on peut apercevoir chaque matin un petit nombre d’agents rassemblés et discutant de l’actualité ou s’interrogeant sur leur avenir.
Dans d’autres, ce sont les portes des entrées principales qui sont souvent ouvertes mais sans agents à l’intérieur. Ici, les requérant des services à l’instar de ceux qui voudraient faire des déclarations, payer les impôts ou solliciter des documents se voient sans interlocuteur valable, une situation qui les oblige à rebrousser chemin.
Plusieurs agents de ces services ont rejoint leurs directions générales à Kinsahsa en passant par les pays voisins peu avant ou juste après la chute de la ville de Bukavu.
A Kinshasa, ces agents attendent soit de nouvelles affectations par leurs directions générales ou alors que la situation redevienne normale pour retourner en province. D’autres agents, beaucoup plus les moins gradés ou ceux qui n’ont pas eu la possibilité de se rendre à Kinshasa sont aujourd’hui contraints au chômage.
Par ailleurs, l’on rapporte de nouvelles nominations voire des remplacements d’anciens agents par les nouveaux dans certains de ces services. Au sujet de la paie, des sources annoncent que Kinshasa a réussi à payer le mois de février à ces agents et prépareraient la paie du mois de Mars du moins pour ceux qui sont matriculés.
Ceux bénéficiant des primes locales et autres avantages locaux, la situation ne fait s’empirer, nous a laissé entendre l’un d’entre eux contacté par Radio Maendeleo.
Pour les services qui dépendent de la province à l’instar de toute l’administration du gouvernement provinciale composée du gouvernorat, l’administration de l’assemblée provinciale, les ministères provinciaux, le Corps Provincial des Inspecteurs des Finances et la Direction Provinciale Mobilisation et d’Encadrement des recettes DPMER, c’est le chaos qui s’installe petit à petit dans les ménages.
En effet, il s’agit des milliers de personnes qui étaient engagés dans ces services mais qui ne peuvent plus bénéficier des salaires et autres avantages liés à leurs fonctions. Même, si le gouvernement provincial a décidé d’installé son siège à Uvira, des experts en finances expliquent que les quelques recettes mobilisées ne sauraient prendre en charge le personnel.
Par Etienne Mulindwa