Par Etienne Mulindwa
Le Parc National de Kahuzi-Biega et ses environs subissent actuellement une exploitation à grande échelle de ses ressources. Il s’agit de la coupe illicite de bois dans sa partie comprise entre Kabare jusqu’à Kalehe ainsi que le trafic des ressources minérales.
C’est ce qu’indiquent plusieurs messages d’alerte parvenus à la Rédaction de Radio Maendeleo depuis près d’un mois et corroborés par les témoignages de certains chefs locaux et autres notables des milieux concernés.
Il ressort de ces alertes qu’à partir du groupement de Miti en passant celui de Bugorhe et Irhambi-Katana jusque dans le territoire de Kalehe, ce sont des centaines d’habitants qui ont trouvé une aubaine dans l’exploitation des ressources du PNKB depuis que ce site du patrimoine mondial a été dégarni des équipes de garde.
Des sources rapportent que des hommes porteurs d’armes font la loi s’arrogeant le droit de propriété de grands espaces au sein du PNKB. Il suffit de leur donner une certaine somme d’argent pour avoir le droit de couper autant d’arbres quelques soient leurs types.
Ces arbres sont ensuite transformés en planches ou encore en braise en pleine parc. Des sources indiquent que les activités sont florissantes au point que l’afflux des personnes qui s’y donnent à cœur joie ne fait que croître.
L’on rapporte la présence des marchés créés exclusivement pour la cause pour faciliter le trafic. Ici, des véhicules de tout type chargent à longueur des journées, les uns des planches ou des sticks d’arbres et d’autres encore de la braise.
Ces véhicules sont visibles à longueur des journées faisant des mouvements sur Bukavu ou d’autres destinations. Il en est de même des barges et embarcations motorisées qui font le plein sur le Lac-Kivu pour différentes destinations.
Dans un message la semaine dernière, le chef de groupement de Miti en territoire de Kabare Chirimwami Kwigomba Mambe a interpellé les habitants de sa juridiction sur les dangers que présentaient ces genres de pratiques pour la survie de la province.
Malgré cela, des défenseurs des droits humains notent que le Parc tend de manière irréversible vers sa disparition si rien n’est fait dans l’urgence. Ils rapportent des hectares de terre appartenant au PNKB détruites depuis plus de trois moins maintenant.
En plus des arbres coupés au profit de la braise et des planches, d’autres défenseurs des droits humains parlent des hommes armes qui entretiennent une exploitation illicite des ressources minérales au même titre que le trafic des espèces rares que regorge ce patrimoine mondial de l’humanité.
Des défenseurs du droit de l’environnement et des droits humains appellent à une action urgente rappelant que la période de guerre ne devrait pas être une occasion de destruction de cet écosystème comme si l’autorité de l’Etat était en berne.