Plusieurs familles du territoire de KALEHE dorment ce derniers temps dans la brousse suite à l’insécurité signalée dans le milieu. Cette insécurité est causée par des hommes en armes qui s’introduisent dans différents villages, enlèvent les hommes et les jeunes garçons pour les conduire à des destinations inconnues.
Des alertes parvenues à Radio MAENDELEO, des habitants expliquent que les villages les plus victimes de formé d’insécurité sont TCHOFI, LUZIRA, NYAMBASHA, BULENGO, KASHEKE et même NYABIBWE dans la chefferie de BUHAVU.
Craignant pour leur sécurité, les habitants de ces milieux sont obligés de quitter leurs domiciles chaque soir pour aller se cacher dans la brousse où ils passent à des endroits où ils jugent être à l’abri.
Au-delà des cas d’enlèvement, ajoute notre source, ces hommes armés s’adonnent même à des actes de pillages des biens de habitants qui, du reste, sont sous le choc causé des affrontements de février dernier ainsi que des combats spontanés entre les troupes de l’AFC/M23 et les Wazalendo.
A ce jour, des dizaines d’habitants des milieux précités développent déjà des lésions cutanées et maladies respiratoires suite aux conditions leur imposée par cette insécurité.
« … tout ce qui nous arrive est vraiment déplorable. Nous faisons face à une insécurité sans précédent. Chaque soir, nous devons nous prendre nos dispositions pour aller dans la brousse car tout peu nous arriver à nous et nos enfants. En plus de craindre des enlèvements et tueries, il faut dire que les hommes et jeunes garçons sont amenés à destinations inconnues. Nous plaidons pour le retour de la paix… tu vois? Plusieurs personnes ont déjà développé des maladies graves à cause de cela. Même les enfants sont en difficulté sur tous les plans notamment sur le plan psychologique. Imaginez un instant que vous passiez la nuit dans la brousse durant plus d’un mois, crois-tu que tu seras la même personne qu’avant? C’est très triste », s’indigne, sous couvert d’anonymat, une victime jointe par Radio Maendeleo.
Pour la petite histoire, une situation similaire a été vécue dans plusieurs villages de Kalehe et Kabare entre 198 et 2004 lorsqu’éclataient les guerres dites du RCD et du CNDP.
Craignant les exactions du groupe dit Interahamwe, des FDLR et autres milices armées, des villages entiers se vidaient vers 17h ou 18h car les habitants devraient se mettre à l’abri dans la brousse avant de revenir vers 5h ou 6h du matin pour poursuivre la journée et vice-versa.
Comme à l’époque, les habitants des villages concernés n’ont d’autre demande que le rétablissement effectif de la paix afin de leur permettre de vivre paisiblement et vaquer à leurs activités quotidiennes.
Par Alain Kabika