Par Etienne Mulindwa
Les leaders communautaires, les acteurs de la société civile, les organisations féminines et les autorités politico administratives, sécuritaires et judiciaires du territoire de Kalehe s’engagent à renforcer les mécanismes de collaboration pour mettre fin à la crise de confiance entre eux et espérer à une consolidation de la paix dans leurs entités.
Engagement pris vendredi 29 juillet 2022 à l’issue d’un atelier d’échanges organisé à leur intention par Radio Maendeleo avec l’appui de la Coopération Allemande GIZ.
Dans son mot d’introduction, le chargé de projet à Radio Maendeleo Sosthène Birali a expliqué l’objectif du projet, celui de contribuer à la consolidation de la confiance entre dirigeants et dirigés pour la paix et la promotion de la bonne gouvernance.
Au cours de ces assises, les participants ont évoqué plusieurs causes de cette crise de confiance. C’est notamment l’ignorance des textes, le manque d’information sur les rôles et compétences des autorités politico-administratives, sécuritaires et judiciaires, l’impunité et le trafic d’influence, la corruption ainsi que la mauvaise gestion des rumeurs.
Le facilitateur du jour Me Augustin Chungachako a insisté sur les mécanismes de collaboration, l’importance de cette collaboration et les dangers en cas de crise de confiance entre les différentes parties prenantes à la promotion de la paix et de bonne gouvernance.
Ainsi, les dénonciations et alertes autour des menaces qui pèsent sur la paix et susceptibles de mettre à mal la confiance entre autorités doivent être faites dans l’honnêteté et le respect de l’autorité. Bien plus, l’autorité doit développer un mécanisme de rapprochement face à la population et prendre en compte les plaidoyers, les alertes et les dénonciations.
Des engagements pour une consolidation de la paix
Le commandant de la Police Nationale Congolaise au sous-commissariat de Ihusi à Kalehe le Major Mathieu Kasongo invite la population à avoir confiance aux services de sécurité et de les approcher chaque fois lorsqu’un problème se pose.
« … nous sommes au service de la population … c’est seulement grâce à la collaboration entre nous services de sécurité notamment la Police, l’Armée et l’ANR que nous pouvons résoudre les problèmes de sécurité dans notre entité. Nous devons arriver à nous parler de manière permanente. La présence d’un policier ou d’un militaire devrait être perçue comme une solution à nos problèmes. Nous demandons à la population de dénoncer à temps. Nous travaillons 24h sur 24h et notre priorité c’est de préserver la tranquillité publique… nous n’avons pas besoin de nous regarder en ennemi », explique l’officier qui se dit prêt à répondre à tout appel de détresse et y répondre dans le respect des textes.
Un cadre mis en place pour un dialogue permanent
Tous à l’unanimité, les participants ont résolu de mettre en place un cadre de dialogue permanent. Ce cadre aura notamment pour charge d’évaluer les menaces à la paix mais aussi initier des actions pour renforcer la confiance entre différents acteurs en temps de paix comme en temps de crise.
L’administrateur assistant du territoire de Kalehe en charge de l’administration et finances Pascal Cimana s’engage à faire en sorte que des résultats escomptés soient atteints.
« nous comme autorités ; chefs des villages, administrateur de territoire et les autorités militaires et policières, nous allons tout faire pour accroître le niveau de confiance face à notre population. Il faut que la population puisse sentir les retombées de cette collaboration entre nous. Au niveau des différentes instances en commençant par les villages, la chefferie jusqu’au niveau du territoire, nous allons faire en sorte que nous puissions créer des cadres de dialogue à travers lesquels nous pouvons discuter de toutes les questions qui touchent à la sécurité, au développement, à la santé et aux droits humains. Nous savons que pour y arriver nous devons également travailler dur sur la redevabilité. Nous devons faire en sorte que nous travaillons à l’avantage de la population et nous demandons à la société civile de ne pas hésiter à nous demander des comptes… », assure Pascal Cimana.
D’autres participants comme les chefs des villages, le chef de centre, les acteurs de la société civile, les membres des radio-clubs partenaires à Radio Maendeleo et les organisations des femmes s’engagent à faire la restitution dans leurs bases respectives.
« … nous disons merci à Radio Maendeleo pour ces assises… Des occasions pour parler de telles questions sont très rares surtout rencontrer nos autorités. Nous avons suffisamment appris dans cette rencontre et nous pensons que c’est avec ça que le Pays peut se développer. La Bible dit que le Peuple périt par manque de connaissances. Aujourd’hui on a découvert beaucoup de choses et nous devons faire en sorte que nous puissions restituer cette matière à nos bases respectives. La paix ne peut être possible que lorsque nous collaborons ensemble. Nos divisions n’ont pas de place si on veut vraiment le développement. Chacun doit connaître les limites de son pouvoir et s’engager à respecter la loi… », s’exclame-t-elle.
Signalons que l’atelier est organisé dans le cadre du projet « La Radio Mobile pour la sensibilisation de la population, des autorités politico-administratives et judiciaires à briser la méfiance pour la consolidation de la paix à Walungu, Kabare et Kalehe au Sud-Kivu » exécuté avec l’appui de la Coopération Allemande GIZ.