La société civile de Nindja en territoire de Kabare et celle de Luhago en territoire de Walungu en province du Sud-Kivu exigent les audiences en chambre foraine à l’ endroit des miliciens du groupe Raiya Mutomboki – MAHESHE, présumés auteurs de crimes contre l’Humanité sur les populations civiles du groupement de Mulamba dans le territoire de Walungu en province du Sud Kivu, il y a près de trois ans maintenant.
Elles sollicitent que justice soit rendue pour remettre dans leurs droits, ces victimes dont la majorité continuent à vivre dans des familles d’accueil dans les entités voisines et même dans la ville de Bukavu.
Le président de la société civile du territoire de Kabare, Mr Emmanuel BENGEHYA que nous avons contacté, dénonce le fait que l’un des chefs de ce groupe armé, SIMBA MAHESHE s’était rendu à la Mission de l’organisation des Nations Unies pour la stabilité du Congo (MONUSCO) mais la suite n’a pas été en faveur de la population :
« Ce dernier s’est rendu avec quelques armes en date du 22 Mai 2020; cependant certains de ses hommes encore actifs ne cessent de terroriser les populations à ces jours. Cette situation bloque l’épanouissement de la population de Nindja surtout que c’est une chefferie désenclavée…».
Le ministère public ne ménagé aucun effort pour poursuivre en justice les présumés auteurs.
C’est depuis Juin 2020 que l’Auditorat Militaire de Garnison de Bukavu a entamé ses investigations relatives aux faits commis par les présumés membres des groupes armés Raiya Mutomboki-MAHESHE entre Avril et Juin 2019 dans les localités de Nzibira, Kabogoza, Kashebeye, Ngando, Luntukulu, Chinda, Luhago, Karembu, Shenga, Chishembe, Bushushu dans le groupement de Mulamba en territoire de Walungu.
Interrogée à ce sujet, une source judiciaire proche du dossier rassure que : « l’auditorat poursuit son travail d’instruction et qu’au moment venu, il saisira le tribunal par décision de renvoi pour poursuivre les présumés auteurs des actes odieux ».
Cependant, ce travail n’est sans risque, fait-on remarquer, alors que l’auditorat militaire de Garnison conduit les enquêtes dans les zones en vue d’entendre les différentes victimes et établir les différentes responsabilités; Ces enquêtes se sont vues heurtées à la présence active de certains éléments du groupe armé dans la zone.
Contacté, un notable de Nindja qui a requis l’anonymat par crainte de représailles plaide pour le renforcement des forces de sécurité dans la zone en vue de permettre à la justice de faire son travail mais également de protéger les communautés qui sont traumatisées.
Rappel des faits
Les éléments du groupe armé Raiya Mutomboki-MAHESHE se seraient rendus coupables des faits constitutifs de crime contre l’humanité dans plusieurs localités de Walungu entre Mai et Juin 2019, faisant plusieurs victimes dans la population civile dans ce coin de la République.
Cette incursion des Raiya Mutomboki dans les localités de Nzibira, Kabogoza, Kashebeye, Ngando, Luntukulu, Chinda, Luhago, Karembu, Shenga, Chishembe, Bushuku, etc. a été favorisée par une présence très limitée des éléments des Forces Armées de la RDC, laissant le champ libre aux miliciens d’imposer la terreur dans cette partie du pays.
Les crimes recensés sont les viols, le meurtre, la torture, le pillage ainsi que d’autres actes inhumains. Soulignons que ce récit témoigne de l’horreur subie par les communautés, victimes des divers préjudices et qu’elles méritent justice!
Articlé rédigé avec le soutien et l’appui financier de RCN J&D.
Par FURAHA CHITERA