26 ans après le massacre commis par des militaires identifiés comme étant du Rassemblement Congolais pour la Démocratie RCD entre le 16, le 17 et le 18 octobre 1999 notamment dans la chefferie de Kaziba en territoire de Walungu et à Mwenga-Centre, les organisations de la société civile et les défenseurs des droits humains continuent de réclamer justice en faveur des victimes et leurs familles.
Dans une déclaration rendue publique le week-end, le cadre de concertation de la société civile dans le territoire de Mwenga rappelle qu’à cette époque précisément en date du 17 octobre, 14 femmes ont été violées puis enterrées vivantes par les hommes du Rassemblement pour la Démocratie RCD.
26 ans après, aucune action durable n’a été entreprise non seulement pour empêcher la spirale de la violence mais aussi pour honorer ces victimes, restaurer la dignité de leurs familles ou encore rendre justice, déplore cette structure citoyenne.
Elle rappelle l’urgence de rompre avec la banalisation de la souffrance et de promouvoir une mémoire collective capable de prévenir de tels crimes à l’avenir et souligne la nécessité d’un deuil collectif et inclusif, qui permettrait aux familles des victimes et à toute la communauté de se reconstruire émotionnellement et psychologiquement.
Le cadre de concertation de la société civile en territoire de Mwenga recommande l’érection d’un monument commémoratif digne à Mwenga-Centre, en mémoire de ces femmes et d’autres victimes pour constituer un lieu de recueillement, d’éducation à la paix et de transmission de l’histoire aux générations futures.
Il recommande au Gouvernement de la République Démocratique du Congo d’ouvrir une enquête judiciaire indépendante sur les atrocités commises à Mwenga en 1999 et d’engager des poursuites contre les auteurs identifiés, de prévoir des mesures d’indemnisation symbolique en faveur des familles mais aussi d’intégrer dans les programmes scolaires et universitaires la mémoire des violences de guerre pour favoriser une éducation citoyenne fondée sur la justice et le respect des droits humains.
Cette structure appelle par ailleurs la société civile congolaise à intensifier les actions de plaidoyer pour la justice réparatrice et la reconnaissance officielle de ces victimes, à documenter et vulgariser les faits historiques d’octobre 1999 afin de préserver la mémoire collective.
A la communauté internationale, de soutenir les initiatives locales de mémoire, de justice transitionnelle et de réparation communautaire et assurer la protection et le renforcement des capacités des défenseurs des droits humains œuvrant pour la vérité et la justice dans tout l’Est de la RDC.
Précisons que pour ce qui est de la chefferie de Kaziba, il s’agit de 130 civils qui ont été tués par des éléments identifiés comme étant de l’AFDL/APR selon le Rapport Mapping des Nations Unies.
Sur son compte X, le Prix Nobel de la Paix 2028 le docteur Dénis Mukwege continue d’insister pour que justice soit faite en faveur de toutes ces victimes au même titre que plusieurs organisations de défense des droits humains.
Par Etienne Mulindwa