Le projet de partenariat stratégique entre la RD Congo et les États-Unis est plus qu’une perspective d’exploitation extractive de minerais dont regorge le sol congolais. Il est une importante opportunité de construire une paix durable en RD Congo et dans la région des Grands Lacs africains, prémices d’une prospérité partagée.
C’est ce qu’on peut lire dans une note de plaidoyer de la société civile du Sud-Kivu adressée à Massad Boulos, Conseiller spécial pour l’Afrique du Président Donald Trump, et à Faure Gnassingbé, Président du Togo et Médiateur de l’Union africaine dans le conflit de l’Est de la RD Congo.
Dans cette note, les signataires indiquent que le projet de partenariat stratégique entre la RD Congo et les États-Unis d’Amérique est une opportunité importante pour la cessation des guerres à l’Est de la RD Congo et l’avènement d’une paix durable dans la région des Grands Lacs africains.
Ils rappellent que les peuples de la région des Grands Lacs – du Burundi, du Rwanda, de l’Ouganda et de la RD Congo – toutes ethnies confondues, souffrent depuis trop longtemps des violences insupportables et des génocides, d’où l’importance maintenant de s’unir pour mettre fin aux violences.
La réussite de ce partenariat dépendra notamment de la capacité des États-Unis à peser de tout leur poids pour la levée de pesanteurs de mauvaise gouvernance en RD Congo, d’une part, et du bellicisme et du travestissement des faits historiques par le régime rwandais, d’autre part, lit-on dans cette note.
La RD Congo, avec ses nombreuses ressources, indique la société civile du Sud-Kivu, a la capacité de devenir un vecteur du développement de la région. Mais pour y arriver, les États-Unis devraient aider à la reconstruction de l’État congolais comme garantie d’un partenariat durable.
La lutte contre la corruption, l’impunité et la mauvaise gouvernance devrait être envisagée comme étape préalable dans la mise en œuvre du partenariat, poursuit notre source.
Par ailleurs, la construction de la cohésion sociale au travers du dialogue politique inclusif est un gage d’un climat politique apaisé et d’une stabilité favorable aux investissements, estime la société civile dans cette note de plaidoyer.
En parallèle, estiment les signataires, les États-Unis devraient également œuvrer à plus de démocratisation et de respect des droits humains au Rwanda, estimant qu’à l’instar de la RD Congo, le Rwanda est un pays miné par des fractures internes.
Ainsi, les États-Unis devraient envisager ce partenariat stratégique sur le long terme et de manière systémique afin de promouvoir un développement général de la région des Grands Lacs.
La société civile du Sud-Kivu propose ainsi la relance de la Communauté des Pays des Grands Lacs, rappelant que cet instrument d’intégration régionale créé en 1976 s’était déjà doté d’institutions communes dans divers domaines dont la finance, l’agriculture, la recherche et l’énergie.
Notre source note également la nécessité d’appliquer la Résolution 2773 adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies le 21 février dernier, mais aussi l’importance de coopérer avec d’autres pays de l’Europe et du monde à cette initiative pour bénéficier de leurs expertises sur la région ainsi que de l’effet de masse dans le financement et la mise en œuvre de ce véritable « Plan Marshall ».
Enfin, la société civile du Sud-Kivu, à travers les signataires de cette note, se tient à la disposition de tout interlocuteur désireux de partager leur expertise sur le Sud-Kivu, la RD Congo et la région des Grands Lacs africains, et de bâtir ensemble des opportunités pour les hommes, les femmes et les enfants de cette terre d’avenir.
Par Etienne Mulindwa