Plus d’1.200.000 personnes vivent en déplacement au Sud-Kivu suite aux conflits armés.
Ce chiffre est contenu dans le tout dernier rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) qui vient d’être publié et qui couvre la période allant du 1er au 30 septembre 2025.
La persistance des affrontements entre groupes armés au mois de septembre a affecté considérablement les populations, qui ont été contraintes de vivre en errance.
En territoire de Kalehe, rappelle OCHA, plusieurs personnes ont été contraintes de se déplacer. Les partenaires humanitaires ont également signalé une recrudescence des violences basées sur le genre, ciblant particulièrement les jeunes filles.
Entre le 8 et le 27 septembre, des éléments armés auraient violé au moins 11 jeunes filles et enlevé trois autres dans ce territoire.
Depuis le début de l’année, plus de 1.000 cas de violences et agressions sexuelles ont été documentés par des partenaires humanitaires dans la seule zone de santé de Minova, toujours en territoire de Kalehe, lit-on dans ce rapport.
Par ailleurs, fait savoir OCHA, la sécurité s’est fortement détériorée au cours du mois de septembre dans le territoire de Kabare, entraînant des déplacements des populations.
Selon une évaluation conduite du 17 au 19 septembre par l’ONG NRC, au moins 5.748 ménages déplacés vivent actuellement dans des conditions précaires dans la zone de santé de Katana, ajoute OCHA.
Leurs besoins urgents incluent l’accès aux soins de santé, à l’eau, à l’hygiène, à l’assainissement, aux abris et à l’éducation.
En territoire de Walungu, rapporte cette organisation onusienne, 31 écoles sont fermées, privant 10.000 enfants de l’accès à l’éducation dans les groupements de Kamisimbi et Karhongo suite aux menaces d’un groupe armé contre les enseignants.
Environ 3.212 ménages déplacés sont arrivés à Luntukulu, fuyant les violents affrontements dans plusieurs villages des groupements de Kaniola et Mulamba, souligne notre source.
OCHA signale aussi que des milliers de déplacés sont situés en territoires de Fizi et Mwenga, en attente d’une assistance en vivres.
Malgré la situation alarmante, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies rapporte l’activisme sur terrain de plusieurs organisations humanitaires.
Sur le volet sécurité alimentaire, le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué des vivres à plus de 100.000 personnes vulnérables — déplacées, retournées et familles d’accueil — dans les zones de santé de Kalehe, Minova (territoire de Kalehe) et Kaziba (territoire de Walungu).
Avec le financement de la coopération suisse, la FAO a distribué des outils aratoires et des semences maraîchères à 4.800 ménages retournés ainsi qu’à des femmes enceintes et allaitantes dans la zone de santé de Minova, conclut OCHA.
Par Expedit Kyalu