Les conditions carcérales dans la prison centrale de Bukavu demeurent précaires malgré l’alerte de plusieurs défenseurs de droits humains, acteurs de la société civile et même du responsable de cette maison carcérale.
A part le bâtiment qui est vétuste, construit depuis l’époque coloniale, il se pose aussi le problème de l’approvisionnement en nourritures.
Construit pour une capacité de cinq cents personnes, cette prison a aujourd’hui une population carcérale de plus de deux mille détenus. Plus de soixante ans après sa construction , ce bâtiment n’a jamais connu des améliorations en terme de réhabilitation.
A plusieurs reprises, les acteurs de la société civiles et les défenseurs de droits humains ont dénoncé le caractère inhumain des conditions carcérales auxquelles sont soumis les détenus. En plus d’un approvisionnement irrégulier en nourritures et intrants pour les soins médicaux, l’on observe une promiscuité et les maladies contagieuses qui se propagent rapidement, ce qui est à la base de cas de décès.
Approchez, le directeur de la prison centrale de Bukavu ILUNGA DILAMUNA NKONDE, reconnait les mauvaises conditions dans lesquelles vivent les détenus.
Pour lui il est inadmissible que cette maison construite pour cinq cent personnes soit aujourd’hui habitée par plus de deux mille, parmi eux des hommes, femmes et mineurs. Parmi les alternatives, il propose la réhabilitation ou soit la délocalisation.
ILUNGA DILAMUNA NKONDE souligne que la prison c’est une maison de rééducation et que les droits de détenus doivent y être aussi respecter.
Sur le plan sanitaire, bien qu’elle dispose d’un centre médical avec au moins six médecins et sept infirmiers, ces derniers ont besoins de tous les outils nécessaires pouvant leur permettre de bien prendre en charge les malades.
Malgré leurs efforts, ils sont obligés de les transférés à l’hôpital général provincial de Bukavu. Ici aussi, malheureusement, l’hôpital a décliné l’offre au regard des dettes déjà accumulés par l’Etat congolais sensés payer les factures des soins pour les détenus.
Par Sylvie NABINTU