La rentrée scolaire est annoncée pour ce 3 Aout 2020 à en croire le programme réaménagé et rendu public par le ministère national de l’enseignement primaire, secondaire et technique en République Démocratique du Congo.
Cette rentrée intervient alors que les élèves viennent de passer pratiquement quatre mois à la maison après la suspension de toutes les activités scolaires suite à l’état d’urgence décrété par le Chef d’Etat en date du 24 Mars 2020.
En plus de ces quatre mois sans enseignement, le contexte semble varier selon que l’on se trouve dans l’une ou l’autre province de la RDC et les positions des enseignants divergent sur la reprise ou non des cours.
Dans la province du Sud-Kivu par exemple, l’année scolaire 2019-2020 a été émaillée de beaucoup d’incidents. Il s’agit entre autres de trois mouvements de grève qui ont duré 38 jours au total à en croire les syndicalistes.
Bien plus, les enseignants du Sud-Kivu ont décrété deux jours sans enseignement chaque semaine et cela pour une durée d’un mois pour exiger notamment la paie des enseignants nouvelles unités, et la suppression des zones salariales.
Pour les quelques jours ou les élèves ont vu la présence des enseignants dans leurs classes, ces élèves n’ont cessé d’alerter sur les comportements de leurs éducateurs pendant les heures de cours.
A ce sujet, les élèves ont rédigé une correspondance pour dénoncer le fait que les enseignants commençaient à arriver en classe juste pour raconter des histoires et ne consacrer que quelques minutes aux enseignements.
Dans cette correspondance adressée au Gouverneur de province, ces élèves craignaient alors pour leur avenir et exigeaient l’implication des autorités pour sauver l’éducation en province.
Dans le même sens, les parents des élèves se sont également prononcés pour fustiger la qualité des enseignements dispensés à leurs enfants. A cette occasion, ils ont plaidé pour que le Gouvernement réponde aux revendications des enseignants afin qu’ils soient motivés à bien faire leur travail comme il le faut.
Et pendant que ces cris d’alarmes étaient lancés, une nouvelle grève était annoncée avant la crise liée au coronavirus vienne mettre en veilleuse toutes les activités.
Maintenant que la reprise des cours est annoncée pour le 3 Aout avec un calendrier serré, des analystes estiment que la passation des examens qui vont sanctionner la fin de l’année ne sera qu’une formalité mais les élèves n’auront pas acquis un bagage nécessaire pour passer dans la classe supérieure.
Aussi, estiment certains observateurs, les autorités devraient prendre des mesures courageuses soit pour déclarer une année blanche et assumer les conséquences que cela implique, soit de procéder à une évaluation non fantaisiste en prolongeant l’année scolaire de manière à respecter toutes les étapes dans le processus éducationnel des élèves.
Ils justifient cette position par le fait non seulement que les élèves n’ont pas épuisé la matière inscrite au programme mais aussi parce que même la matière apprise a été dispensée dans des conditions non optimales.
En ce moment où les enseignants de certaines provinces comme le Sud-Kivu et le Nord-Kivu refusent de reprendre le chemin de l’école, nombreux se posent des questions sur le comportement que va prendre le gouvernement même dans le cas où il campait sur sa position d’exécuter le calendrier scolaire réaménagé.
Par Etienne Mulindwa