Une légère baisse du taux de change s’observe depuis le week end dernier dans la ville province de Kinshasa. De plus de 1 710 CDF, ce taux est tombé le samedi 29 Juillet 2017 à 1 650 CDF. Cette situation s’est répandu sur toute l’entendue du pays. Au sud kivu en général et dans la ville de Bukavu en particulier, on fait face à une spéculation sans précédente. Chacun fixe le taux selon son humeur.
Selon certains analystes monétaristes, deux raisons justifient la baisse du taux de change actuellement au pays. L’effet saisonnier lié au paiement d’impôts et taxes à la fin de chaque mois par les opérateurs économiques exportant leurs produits. Et, le résultat de la mesure portant gel de paiements observée par la Banque Centrale depuis deux semaines.
Se référant à la premier raison, on constate que chaque fin de chaque de mois, les opérateurs économiques exportateurs de leurs produits s’acquittent de leurs obligations fiscales. Pour ceux-là, y compris les miniers dont leurs opérations (ventes à l’étranger) se font en dollars américains, ils sont obligés de convertir les devises dont ils gardent par de vers eux afin de pouvoir payer les impôts et taxes en monnaie locale (franc congolais). Prenons le cas d’une seule entreprise minière qui doit payer à l’Etat l’équivalent en francs congolais de 3 millions USD. Et donc, cette opération a l’avantage de libérer d’importantes sommes en dollars sur le marché de change. Ce qui augmente la quantité des devises et qui contribue à l’appréciation de la monnaie locale.
L’autre raison est que certains opérateurs économiques y compris des cambistes sont d’avis que le gel des paiements en Francs congolais par la Banque Centrale du Congo depuis deux semaines a eu le mérite de freiner la circulation de la masse monétaire dans un contexte de surliquidité de la monnaie locale sur le marché de change. Malgré le caractère positif de cette mesure, commente un analyste, la Banque centrale du congo semble avoir été contrainte de l’observer d’autant plus qu’elle ne pouvait faire face à toutes les dépenses de l’Etat. Citée par RFI, l’autorité monétaire « n’a pu payer en une fois le salaire des fonctionnaires aux banques commerciales et a décidé en ce mois de juillet d’étaler ce paiement sur 10 jours en espérant l’entrée dans les caisses de l’Etat de nouvelles recettes ». Toutefois, des monétaristes sont d’avis que non seulement cette mesure n’est pas efficace mais elle a plus des conséquences négatives.
Selon nos confrères de zoom éco, un magazine en ligne, dans cette condition, si les opérateurs économiques importateurs vont, en début du mois d’Août, rechercher des devises pour pouvoir renouveler leurs stocks à l’étranger (c’est-à-dire importer les marchandises), il y a lieu de s’attendre que la rareté du dollar accélère de nouveau la dépréciation du franc congolais dans les prochains jours. A moins que la BCC ne fasse une vente de devises aux banques commerciales.
Encore faudrait – il qu’elle ait suffisamment de devises en réserve pour pouvoir prétendre à cette opération. Tous ses espoirs sont fondés sur les rapatriements des 40% devises de l’exportation des produits miniers vendus aux marchés internationaux.
A moins qu’elle demeure définitive, la mesure de gel des paiements en Francs Congolais par la BCC pour des raisons évidentes est temporaire. Et donc, la lever pour pouvoir faciliter aux opérateurs économiques et fournisseurs de l’Etat de faire tourner leurs activités ramènerait la situation au point de départ. Certains économistes disent que la situation va encore s’aggraver. A moins que la BCC ne continuer à effectuer des paiements au fur et à mesure que le Trésor public génère des entrées.
A tout prendre, la légère baisse du taux de change sur le marché à Kinshasa n’est visiblement que temporaire. Les solutions durables sont connues. Et c’est seulement elles qui pourront résorber cette crise.
Pour rappel, sur instruction de Bruno Tshibala, une réunion – qualifiée par des sources de la primature d’importante – s’était tenue le 12 juillet 2017 autour de la dépréciation du Franc Congolais par rapport au dollar américain. Les conclusions de la rencontre de trois heures dirigée par le Professeur Michel Nsomue, directeur de cabinet du Premier ministre, n’avaient pas été révélées. Cependant, les sources officielles annoncent que la Primature devrait travailler en ce mois de juillet avec la Banque centrale du Congo au travers d’une commission ayant pour mission de ramener le Franc Congolais à 1.000 FC le dollar américain.