C’est en principe ce mardi 30 septembre que la rentrée parlementaire intervient dans toutes les assemblées provinciales sur l’ensemble du territoire national conformément aux prescrits de la Constitution en République Démocratique du Congo.
Cette session de septembre jugée essentiellement budgétaire intervient dans un contexte particulier en ce qui concerne la province du Sud-Kivu.
En effet, c’est depuis plus de 8 mois maintenant soit au mois de février que les députés provinciaux au même titre que les membres du gouvernement provincial et ceux du conseil provincial de sécurité ont pris la direction de Kinshasa pendant que Bukavu tombait aux mains de l’AFC/M23.
Tous ont d’abord pris la direction de Bujumbura, la capitale burundaise puis Kinshasa. Les plaidoyers menés à partir de Kinshasa ont permis l’autorisation d’établir le siège provisoire des institutions provinciales dans la ville d’Uvira, deuxième ville de la Province du Sud-Kivu.
Au début, plusieurs députés partis à Kinshasa ont rejoint leurs collègues à Uvira où se sont d’ailleurs tenues seulement deux plénières sans enjeu majeur pour toute une session de Mars dont la durée est de trois mois.
Depuis lors, aucune action majeure n’a été posée par les députés provinciaux dans le cadre de leur rôle de légiférer et contrôler le gouvernement provincial à part la réclamation de leurs arriérés des salaires auprès de Kinshasa et de l’exécutif provincial, apprend-on des sources proches d’un membre du bureau de l’organe délibérant.
Celui-ci justifie cela par le fait que le contexte qui prévaut dans la région, les impératifs de combattre ensemble pour le retour de la paix et les instructions de la haute hiérarchie seraient les principaux éléments qui justifient cette attitude.
En ce début de cette session de septembre 2025 jugée essentiellement budgétaire, le contexte est tout aussi particulier.
Joint par la Rédaction de Radio Maendeleo, un député provincial indique que la plénière inaugurale aura bel et bien lieu à Uvira ce mardi 30 septembre à 11h citant ainsi un communiqué du rapporteur adjoint de l’organe délibérant du Sud-Kivu.
Il indique que certains députés sont toujours à Bujumbura et d’autres seraient en train de se précipiter pour rejoindre le siège provisoire des institutions pour ainsi prendre part aux activités de l’Assemblée Provinciale.
En comparaison à la session de Mars où les députés n’ont tenu que deux plénières, plusieurs questions se posent sur l’efficacité du travail qui pourrait être réalisé durant cette session de septembre qui est essentiellement budgétaire.
Avec les recettes réduites à la simple ville d’Uvira, quelques territoires en plus de la dotation du gouvernement central et les dons de quelques partenaires, d’aucuns estiment qu’un régime spécial devrait être appliqué en fonction de la pratique des huit derniers mois depuis la chute de Bukavu.
La Constitution étant toujours en vigueur dans cette partie sous contrôle de Kinshasa, le gouvernement provincial est contraint de déposer son projet d’édit budgétaire au plus tard le 25 novembre faute de quoi il sera déclaré démissionnaire.
Mais avant tout, il est prévu le projet d’édit sur la reddition des comptes pour l’exercice 2025 qui doit être adopté ou rejeté par l’assemblée provinciale mais doit être précédé par plusieurs étapes notamment les contrôles et autres actions parlementaires qui, n’ont pas été malheureusement réalisés au regard du contexte et la perte d’une forte documentation, nous confie un autre député sous couvert d’anonymat.
Cette rentrée est atypique, souligne-t-il, mais précise qu’il faudra user d’une grande sagesse pour au moins donner à la population de la partie contrôlée par Kinshasa au Sud-Kivu un minimum d’espoir dans un contexte de perte de confiance entre les deux.
Par Etienne Mulindwa