Des affrontements se sont poursuivis dans la plaine de la Ruzizi, plus précisément à Bwegera et entre Sange et Kiliba, entre les troupes de l’AFC/M23 et des éléments des Forces Armées de la RDC appuyées par les Wazalendo et l’armée burundaise.
Des témoignages concordants et recoupés sur place rapportent que des tirs à l’arme lourde et légère ont été entendus venant de Runingu et Kabunambo dès très tôt le matin de mardi 9 décembre 2025.
À partir de Kiliba, une entité située à 17 km de la ville d’Uvira, des habitants pouvaient déjà entendre des détonations à l’arme lourde et voir des bombes tomber dans leurs villages respectifs, une situation qui a déstabilisé toutes les activités.
Des militaires burundais étaient visibles, demandant aux populations de se déplacer plus loin pour se mettre à l’abri d’éventuels bombardements, pendant que les éléments FARDC étaient annoncés en position avancée contre l’avancée des troupes de l’AFC/M23.
Dans la mi-journée, la cité de Kiliba était presque vide. Des centaines d’habitants se sont rendus dans les profondeurs vers la sucrerie de Kiliba et au bord de la rivière Ruzizi, d’autres vers Uvira et vers le Burundi voisin.
Il en est de même des militaires qui ont pris la direction d’Uvira. Dans l’après-midi, une absence remarquable des éléments de la coalition gouvernementale s’est fait remarquer, laissant la voie libre aux troupes de l’AFC/M23 qui ont pris contrôle de la zone dans l’après-midi de mardi 9 décembre 2025.
L’on rapporte la mort de plusieurs personnes dans les obus qui ont touché leurs maisons. Parmi les morts, un infirmier de la place et son petit frère, surpris par une bombe.
Dans la foulée, la panique s’est également emparée de la ville d’Uvira. Cette panique a été alimentée par les mouvements massifs des militaires puis aggravée par des bombes qui sont tombées sur la ville aux environs de 10h30.
Depuis lors, les activités sont restées paralysées dans cette deuxième ville du Sud-Kivu. Boutiques, magasins et transport en commun se sont du coup arrêtés. Des mouvements intenses des personnes voulant se rendre au Burundi voisin ont été observés déjà dans l’après-midi.
Alors qu’un seul bateau était programmé pour quitter Uvira ce mardi, la demande s’est avérée plus forte que la capacité de l’engin, une situation qui s’expliquerait par cette panique.
Jusque dans la soirée, les habitants sont restés terrés chez eux, préférant observer. Entre-temps, l’on rapporte des cas de pillage attribués à certains éléments armés qui ont profité de cette panique.
Par Étienne Mulindwa